Jusqu’en 1820, grâce aux sommes allouées par Napoléon, les communes procèdent à quelques réparations. Entre 1820 et 1850, le tiers des églises des Mauges est en chantier et le mouvement s’accélère à partir de 1850 car bon nombre d’églises restaurées au début du XIXème siècle doivent être entièrement reconstruites car trop petites ou en ruines.

Ce fut le cas pour l’église des Cerqueux devenue trop petite.

L’église et le presbytère furent une première fois sommairement restaurés en 1808 grâce aux subventions.

Cadastre 1810

Sur le plan ci-dessus, tiré du cadastre Napoléonien de 1810, on discerne parfaitement l’emplacement du cimetière jouxtant l’Eglise coté Est. A noter que le chœur de l’église tel qu’il existe actuellement, n’est pas encore construit à cette époque.

Le clocher sera, quand à lui, reconstruit en 1824. On y réinstallera une petite cloche. Voici le compte-rendu de sa bénédiction, le 26 juillet 1824.

« Le 26 juillet 1824, je soussigné, Braud, Curé de Nueil sous les Aubiers, ai béni une cloche, nommée Marie-Julie, qui a eu pour parrain Messire Louis-Gabriel-Marie de Contades-Giseux, Maréchal des camps et armées du Roi, Chevalier de l’ordre Royal et Militaire de Saint-Jean de Jérusalem, représenté par Nicolas Boilard, son homme d’affaires ; pour marraine Dame Perrine, Julie, Constantine de La Courie, épouse du parrain, laquelle avait été représentée par Louise Sicard, femme Godin.

La cérémonie de la bénédiction de la dite cloche a été faite en vertu de la permission spéciale de Monseigneur l’évêque d’Angers, sous la date du 3 mai de la présente année.

Ont assisté à la cérémonie les prêtres soussignés :

  •       L. de la Richardière, Vicaire général de Poitiers
  •       Gaufpré de Maulévrier, R. Bourreau de Mazières.
  •       Coquard, Curé de Saint-Paul du Bois
  •       Yourmeau, Curé de Somloire
  •       Guérif, Curé de La Plaine
  •       Beaular, Michaud
  •       Braud, Curé de Nueil Les Aubiers
  •       Nicolas, desservant d’Yzernay
  •       B. Dumareau, curé des Aubiers
  •       Billaud, Curé de Saint-Amand
  •       Vaillant[1], Curé des Cerqueux de Maulévrier. »

Elle sera fondue  pour fabriquer une nouvelle cloche baptisée Marie-Pauline, le 29 novembre 1859, par le Curé Réveillère [2] et bénie par le curé Lenoir, de Maulévrier. Elle aura pour parrain Paul Mayaud, propriétaire de Daillon, époux de Madame Agathe-Ursule de Foucault de Pont-Briand et pour marraine Madame Catherine Victoire de Pindray d’Ambelle, épouse de Mr Alexandre Henri De La Roche, propriétaire aux Cerqueux. [3]

Cette cloche, qui pèse environ 750 kilos, a été payée par Monsieur François Bonnin, oncle du maire, Monsieur Papin, demeurant aux Brosses des Aubiers. Elle a coûté 2.500 frs.

Des travaux de rénovation ont lieu en 1831 dans le chœur et sous le maître-autel. On retrouva près de l’autel, dans un caveau voûté, cinq grands cercueils en plomb, dont deux ne renfermaient que des cendres.  Les trois autres des crânes et des tibias énormes, restes des seigneurs transférés là le 9 juillet 1650 (voir « Du Moyen-Age à la Révolution« ) par Françoise du Puy du Fou, dont les armoiries figuraient jusque dans les années 1870 dans un vieux vitrail.  

Une seconde cloche est baptisée en octobre 1839 par le Curé Lenoir de Maulévrier :

« Le mardi 29 octobre 1839, je soussigné Augustin Lenoir, Curé de Maulévrier, ai béni avec la permission des grands vicaires, le siège étant vacant entre Mgr Montault Charles et Mgr Robert Payant, une cloche nommée Julie, Alexandrine, qui a eu pour parrain Monsieur le Comte Bunault de Monbrun, sous-intendant militaire d’Angers et pour marraine Dame Perrine, Julie Constantin de la Courie, Veuve de Monsieur le Marquis de Contades-Giseux, Maréchal des camps et armées du Roi[4], Chevalier de l’ordre Royal et Militaire de Saint-Jean de Jérusalem, représentée par Madame Joséphine Frémondière, épouse de Monsieur Pierre Papin[5]. »

C’est en 1832 que Jules Ferry fera voter l’obligation scolaire jusqu’à 12 ans. Aux Cerqueux, il faudra attendre 1842 pour avoir la première ouverture d’école [6]. D’après un acte daté du 21 janvier 1842, chez Maître Baguenier-Desormeaux, notaire à Maulévrier :

« Pierre Vaillant, Curé des Cerqueux de Maulévrier, vend à Pierre Papin, Maire des Cerqueux de Maulévrier, une maison joignant au Nord le cimetière, au levant et au midi la place de l’église, à l’ouest le jardin de la cure, maison bâtie par le curé sur un terrain appartenant à la commune, anciennement faisant partie du cimetière. La maison devient propriété de la commune pour 1 000 frs, en vue d’ouvrir une école.

Celle-ci est tenue par une institutrice laïque. Elle reçoit filles et garçons (dont 10 gratis, les autres paient 1 franc) soit une trentaine sur cinquante d’âge scolaire. »

Ancienne cureSur cette photo, on voit distinctement, sur la droite, cette première école, recouverte d’une treille. Elle sera démolie en 1942. On aperçoit aussi la cure, juste devant « La petite Sévrie », mairie actuelle. La porte du mur blanc devant laquelle se tient la jeune femme, servait aux habitants du voisinage à aller puiser de l’eau au puits du jardin de la cure. La proximité de ce puits et du cimetière ne semblait inquiéter personne à une époque où les « principes de précaution » n’existaient pas encore.

En 1854, l’église était devenue trop petite car, comme toutes les communes d’Anjou, les Cerqueux ont vu la population s’accroître très rapidement entre 1820 et 1870, passant de 484 à 712 habitants. (Près de 50 % d’augmentation). A ces paroissiens habituels s’ajoutaient ceux de la « Basse-Commune ». Un ouragan vînt alors mettre tout le monde d’accord quand à la nécessité des travaux. Voici ce qu’en écrit le curé Réveillère :

« Dans le courant de l’année 1854, le conseil de fabrique, pour le bien de la paroisse et la commodité des paroissiens, vu « l’étrécité » de l’église pour contenir tous ceux qui venaient assister aux offices, voire même les habitants des communes circonvoisines de St Aubin de Baubigné, avait résolu d’opérer un agrandissement.

Monsieur Fourneau, architecte au Mans, se trouvant dans le pays, avait bien voulu lui-même, après inspection des bâtiments, donner un petit plan d’agrandissement qui fût suivi et accepté par son successeur, Monsieur Septier au Mans.

La fabrique, vu la modicité des prix des plans et devis avait accepté avec joie le projet, vu l’urgence, et bientôt les travaux approuvés par elle, furent commencés et continués avec ardeur.

Quand le 31 juillet de la même année un ouragan des plus violents ébranla pendant la nuit toute la couverture de l’ancienne église qui, quelques instants après, sur les huit heures du matin, immédiatement après la messe de Monsieur le Curé, s’écroula totalement avec la double et triple charges de tuiles anciennes (de l’ancienne révolution)[7] qui ne contribua pas peu à écraser les chevrons qui tous faisaient ferme et à hâter l’événement imprévu qui a jeté l’émoi et la désolation pour tous les habitants, et cependant qu’aucun n’eut reçu personnellement aucun mal, tous ceux qui étaient présents à la dernière messe ayant eu le temps de s’évader avant la chute de la couverture qui, par son affaissement déjà manifeste, annonçait d’avance la triste catastrophe qui arriva bientôt après.

Dix huit mois après ce triste événement, en janvier 1856, que n’oubliera jamais la génération actuelle, grâce au zèle du conseil de fabrique aidé de Monsieur le Curé, grâce à l’activité des ouvriers que l’on ne cessait de stimuler, grâce aux métayers de la paroisse qui ont toujours été disposés à faire tous les charrois nécessaires aux travaux, voire même les circonvoisins, enfin grâce à la générosité des paroissiens et de quelques autres qui ont voulu garder l’anonymat, l’église s’est élevée comme par enchantement, à la grande satisfaction de toute la paroisse, telle qu’elle est aujourd’hui, propre et suffisamment spacieuse pour contenir tous les fidèles qui viennent aux offices. »

Les travaux de la nef, dirigés par Monsieur Tessier [8], Architecte de Cholet, se déroulèrent en 1855 et 1856.

PLAN 1856

Plan de l’église de 1856

Lors de ces travaux, on y a conservé mais en les déplaçant, de nombreuses pierres tombales plus qu’à demi effacées ou sans inscription, mais à d’autres titres curieuses : dans la nef, celles du curé Buffard (décédé en 1759), d’un certain Jean Guérin, deux autres illisibles, une cinquième nue, chargée seulement d’une épée sculptée, une autre portant un écusson en fort relief et une épée tracée en creux, et les restes d’une tombe de prêtre, avec un livre ouvert entre une patène et un calice.

Ces pierres tombales sont toujours sous le carrelage actuel de l’église.

Enfin, dans le jardin de la cure sont recueillis les débris de sépultures en marbre blanc, dont une table avec statue de chevalier armé et vêtu dans le goût du XVIIème siècle. La tête et les pieds manquaient. Ces débris sont visibles actuellement au musée Saint-Jean d’Angers.

Alors que les fenêtres étroites restent de style roman, la nef, restaurée, est voûtée d’ogives surbaissées.  Elle communique avec les bas-côtés par de grands arcs en plein-cintre. Elle est à quatre travées, d’une longueur de 20 mètres et d’une hauteur de 8 mètres sous la voûte. Les clés peintes aux croisements des ogives du couvrement sont ornées d’armoiries Pontificales, Seigneuriales, du Saint-Patron, de l’Agnus Dei.

La restauration de 1856 coûta 9.800 francs [9]. La fabrique donna 3.590 francs, la commune 1.600 francs, l’Etat 2.000 francs et une personne généreuse 2.700 francs. [10]

En 1860, le conseil municipal décide l’ouverture d’une école pour les garçons, « ceux-ci ayant besoin d’une main plus ferme pour les tenir » avec acceptation d’un maître laïque, à titre provisoire, en attendant un religieux. En 1862, la maison Rotureau [11] est achetée pour l’école et un logement est loué pour les époux Papin, instituteur.

En 1862, la fabrique décide l’achat et la pose des grilles des fonts baptismaux ainsi que des vitraux sur les côtés autels de la Sainte-Vierge et Saint-Joseph.

En 1863, le curé Réveillère et le maire, Basile Cailleau, s’opposèrent à propos du déplacement de la croix du cimetière. Le commissaire de police de Cholet se déplaca aux Cerqueux afin de faire un compte-rendu au sous-préfet.

En 1865, la construction de l’école de garçons est décidée en même temps que celle de la Mairie attenante. La première pierre a été posée le 18 juin 1866. L’école de garçons d’alors, après s’être nommée « l’asile », est devenue maintenant la salle Saint-Jacques.

st jacQUES

L’école de garçons et la mairie en 1872 (C. Port ADML)


Après avoir rappelé qu’il y avait autrefois « voyage et grosse assemblée » le jour de la Saint-Jean, patron de la paroisse, le conseil municipal décide par arrêté du 12 décembre 1865, de créer une «Assemblée » le deuxième dimanche de juillet. 

En 1867, le conseil paroissial de la fabrique décide d’acheter 3 statues en ces termes transcrits par le curé Réveillère :

« Aujourd’hui, jour de la Quasimodo, le 28 avril 1867, le conseil de fabrique, réuni au lieu ordinaire de ses séances, après avoir épuré et approuver les comptes du trésorier de la fabrique et dressé le budget pour 1868, a délibéré sur l’opportunité de se procurer 3 statues qui devront être placées dans l’église, comme ornementation ; une de saint Jean-Baptiste, patron de cette paroisse, laquelle statue lui manquait depuis bien des années ; une seconde statue de Saint-Gilles pour remplacer celle qui avait été brisée à la chute de l’ancienne église, lequel Saint-Gilles est en vénération dans notre église depuis plus de deux cents ans ; une troisième statue de Saint-Louis que les habitants ont toujours regardé comme le protecteur de la France.

Après mûre délibération, le conseil, considérant que plusieurs personnes de la paroisse ayant fait des dons à cette fin de se procurer ces statues, considérant qu’elle était en mesure de pouvoir satisfaire au reste, considérant que Mr Moisseron, statuaire à Angers, s’offre à fournir les dites statues au prix de 700 francs, s’obligeant en même temps, pour la même somme, à apporter quelques modifications à la chaire en pierre qui a été fournie par lui il y a quelques années[12], accepte la proposition et les conditions du statuaire, et s’engage à lui payer la somme susdite après confection des travaux et pose des trois statues. »

la chaire

La chaire de 1865

Les travaux de restauration continuèrent dans l’église puisqu’en 1871 on y retrouva  de nombreuses pierres tombales d’où on retira cinq grands cercueils de plomb qui contenaient des crânes et des tibias, restes transférés par les Du Puy du Fou en 1661 ainsi que de très nombreux autres tombeaux, entre autres ceux de :

  •     Eusèbe du Puy du Fou décédé en 1610
  •     Messire Jean Gardais, Chapelain de La Sévrie, décédé en 1622
  •     Messire Robin, Prêtre, décédé en 1642
  •     Olivier, Chapelain de Daillon
  •      La Demoiselle de Clairambault, décédée en 1653
  •      Geay, chapelain
  •      René Chalet, père du Prieur
  •      Anne Ursule, Marquis de Chausseraye, décédé à Daillon
  •       Verdon, décédé en 1699
  •       Marguerite Robineau, décédée en 1735

Les campagnes hygiénistes du second Empire ont poussé les municipalités à construire des bains et lavoirs et à déplacer les cimetières situés trop près des habitations, ce qui était le cas de celui des Cerqueux.

Jusqu’au milieu du XIXème siècle, le cimetière des Cerqueux jouxtait l’église, coté Est. La bascule municipale actuelle est située à l’emplacement de l’ancien cimetière. Le 12 septembre 1875, la commune décide de transférer le cimetière en achetant un terrain de 40 ares à Monsieur de La Foresterie, propriétaire foncier aux Cerqueux. [13] Ce terrain était situé entre le bourg et Boisdon.

Le 2 avril 1877, le conseil municipal décide de consacrer 2 000 francs à l’achat du terrain et 3 262 francs aux clôtures du cimetière et de procéder par souscription auprès des habitants de la commune.

Malheureusement, les souscriptions de donnent que 1 882 francs et la commune se trouve très démunie financièrement. En effet, quelques années plus tôt, elle a du souscrire à un emprunt pour construire l’école publique de garçons et cet emprunt ne sera totalement remboursé qu’en 1881. Par ailleurs, la population, estimée cette année là à 662 personnes, n’a pas tendance à augmenter, ni donc à fournir des revenus fiscaux supplémentaires à la municipalité ni à nécessiter un cimetière très grand.

Le conseil municipal décide donc de réduire l’acquisition à 34 ares au lieu de 40 et de clôturer très simplement le nouveau cimetière en attendant 1881 pour y engager d’autres frais.

Le 17 mars 1878, le conseil municipal décide de changer d’emplacement pour le nouveau cimetière. En accord avec Monsieur de La Foresterie, un échange est fait entre le terrain prévu, route de Boisdon et le terrain actuel situé sur la ferme de La Loge.

Le conseil municipal fixa alors le prix des concessions lors de sa réunion du 22 février 1880.Le transfert des tombes de l’ancien cimetière eut lieu en 1879.

Mais ce prix est tout de suite trouvé beaucoup trop élevé par les habitants des Cerqueux.

Il est donc revu à la baisse dès le 6 juin 1881.

Construit sur un plan simple en croix, le cimetière se remplira peu à peu à partir de 1880 au rythme des sépultures de la commune.

A l’époque, comme le note Célestin Port dans son dictionnaire aux environs de  1875 :

« les plus gros villages de la commune sont La Grande-Troche avec 12 maisons et 87 habitants, les Foucheries (6 maisons et 25 habitants), les Poisats (5 maisons et 23 habitants), de la Petite-Troche (4 maisons et 19 habitants), du Moulin-de-la-Troche (4 maisons et 16 habitants). Il existe par ailleurs 36 fermes ou écarts. Le bourg quand à lui est composé de 64 maisons basses d’aspect chétif. Sept maîtres tisserands y exercent. Tout le reste des habitants, ou peu s’en faut, vit d’agriculture. »

Ce en quoi il exagère un tant soit peu, en ce qui concerne la population du bourg. A ce sujet, voir la composition des « Artisans et commerçants« 

Le 4 avril 1875, les Membres du Conseil de Fabrique des Cerqueux tiennent leur séance annuelle au presbytère. C’est ce jour là qu’ils décident d’effectuer des placements auprès d’autres paroisses « afin de faciliter l’acquisition des fonds nécessaires pour la construction du chœur de notre église dans un avenir aussi prochain que possible. »

Ainsi, année après année, la paroisse va « placer » ses excédents de trésorerie afin de préparer la reconstruction du chœur :

  •           En 1875, 4 000 francs à 4 % sur l’église de Maulévrier.
  •           En 1875 à nouveau, 1 250 francs à 4 % sur l’église de Maulévrier.
  •           En 1876, 1 350 francs à 4 %  sur l’église de Vihiers.
  •           En 1877, 1 400 francs à 4 %  sur l’église de Vihiers.

En 1882, Monseigneur Freppel [14], évêque d’Angers, visita la paroisse. Il prît connaissance des aménagements prévus dans le presbytère. Voici le compte-rendu qu’en fit le curé Chauvin [15].

« Monseigneur Freppel, en tournée de confirmation à Somloire, le 1er octobre, jour du Saint Rosaire, a visité Les Cerqueux de Maulévrier. Arrivée pendant les vêpres, lorsque nous faisions l’adoration de la vraie croix, Sa Grandeur a adressé quelques mots d’édification à nos paroissiens et leur a donné sa bénédiction.

Après avoir visité les servitudes de notre presbytère et l’emplacement de notre future cure, Monseigneur a parcouru les appartements de notre ancienne cure, la sacristie, le chœur de notre église, l’ancien cimetière et la maison d’école de nos sœurs.

Ensuite, Sa Grandeur a distribué des médailles devant la porte de l’église aux mères de familles et aux petits enfants. Cette distribution finie, Monseigneur a repris la route de Somloire. Sa Grandeur était accompagnée de Monsieur Pessard, Grand Vicaire, d’un jeune secrétaire, Mr Pinier, et d’Edouard Dubillot, son garçon de chambre que j’ai connu à Jallais.

Remarque : pendant sa visite aux Cerqueux, Monseigneur a été accompagné par Messieurs Louis Body, Maire et Pierre Humeau, Président du bureau de la fabrique. »

Le 9 mai 1886, le conseil de fabrique décide de l’urgence de reconstruire le chœur en ces termes :

« Le conseil s’est occupé de la reconstruction du chœur de l’église paroissiale qui, a l’unanimité, a été déclarée urgente. La nef, construite entièrement à neuf il y a 30 ans, à la suite d’un écroulement subit de la couverture et des voûtes est très solide et convenable, mais on n’en peut dire autant du chœur ancien qui a été conservé. Non seulement il n’a aucun rapport avec la nef, mais il est encore un danger continuel pour les fidèles qui y assistent aux Saints Offices. Il est en effet dans le plus triste état. Les murs sont creusés de larges et profondes lézardes et son plafond en terre blanchie à la chaux est tout fendillé et menace ruine. La reconstruction s’impose donc, indispensable et urgente. C’est, du reste, le vœu de la population tout entière.

Après avoir discuté et reconnu l’urgence de la reconstruction du chœur, Monsieur le Président a déposé sur le bureau les plans et les devis  qu’il a fait dresser par Monsieur Jousset, architecte à Tours. Le conseil ayant examiné les plans les a trouvé satisfaisants et les a approuvés ainsi que le devis s’élevant à la somme de 14.040 francs.[16]

Passant ensuite à l’examen des ressources nécessaires à la reconstruction du chœur, Monsieur le Trésorier a déclaré que la fabrique possédait en caisse une somme suffisante pour faire face au devis estimatif dressé par Monsieur l’architecte, savoir :

  •       12.098,25 figurants au compte, fin décembre 1885.
  •            300,00 provenant des démolitions du chœur.
  •         1.500,00 de charrois souscrits par les habitants.
  •         2.275,00 chiffre des recettes ordinaires de l’exercice courant.

Le conseil, jugeant la fabrique en état de construire le chœur de l’église, émet le vœu qu’il y soit procédé dans le plus bref délai possible et signe la présente délibération. »

La première pierre du chœur fut posée et bénie le 10 avril 1887. D’une longueur de 11 mètres, avec, à droite,  une chapelle latérale et à gauche la sacristie et le clocher, il a été construit par Monsieur Jousset, architecte de Tours qui participa à de nombreuses restaurations d’édifices religieux dans les Mauges.

Les travaux terminés, la bénédiction de l’ouvrage et du Maître-autel eut lieu le 29 janvier 1888, avant la grand-messe, en présence de nombreux prêtres des paroisses avoisinantes. Le Maître-autel était à l’origine en terre cuite décorée et était l’œuvre de Messieurs Colonnier et Cabanès, de Toulouse. Il a été transformé en 1943. Sa face, coté nef, représente la Cène.


Interieur de l eglise_Delcampe

 

RETOUR

[1] Curé d’octobre 1814  à septembre 1846.
[2] Curé de 1850 à 1874. Originaire de La Tourlandry, il y décède le 28 novembre 1874.
[3] Né en 1828, hérita de la Cantinière, de Puy-Louet et de toutes les terres qui en dépendaient. Il épousa Catherine de Pindray d’Ambelle le 9 juillet 1855 et décéda le 1er juillet 1878.
[4] Louis Philippe 1er. 1773-1850. Roi de 1830 à 1848.
[5] Maire de la commune.
[6] Notes de Mr Joncheray, instituteur, reprises dans le bulletin municipal des Cerqueux de janvier 1994
[7] Il est fait ici référence à la Révolution de 1789 et des guerres de Vendée qui suivirent, par contraste avec la Révolution de juillet 1830 et celle de 1848, plus récentes.
[8] Alfred Tessier: élève de l’architecte du Mans, Tournesac, pionnier de l’art néo-gothique. Tessier va réparer dans l’ouest de l’Anjou un très grand nombre d’églises endommagées pendant la Révolution et réparées hâtivement au début du XIXème siècle. Il « œuvre » sur plus de 150 églises entre 1856 et 1896. Habitant Beaupréau, sa proximité lui facilite visites et suivis de chantiers.
[9] En 1860, un ouvrier maçon gagnait au minimum 3.30 francs par jour de travail. Si nous comparons avec le SMIC de 2014, les travaux ont coûté environ 230 000 €.
[10] Célestin Port. « Dictionnaire historique de l’Anjou »
[11] Plus tard, atelier Bodin, Charpentier. Ensuite propriété de Monsieur Henri Body.
[12] La chaire date de 1865.
[13] Il était, entre autres, propriétaires de la ferme de La Loge.
[14] Charles-Emile Freppel, d’origine Alsacienne, né en 1827, fut nommé Evêque d’Angers en 1869. Il utilisa ses talents d’orateur pour dénigrer la Révolution qu’il considérait comme « L’antithèse absolue du Christianisme ».
[15] Curé de Novembre 1874 à avril 1885.
[16] Environ 220 000 € de 2014