Jules-André Broque (1810-1874) est un auteur Choletais du 19ème siècle. Il a publié quelques ouvrages, malheureusement presque introuvables aujourd’hui. Parmi ceux-ci, on trouve : Les châteaux, fiefs et manoirs de l’ancien Anjou : détails généalogiques, historiques et anecdotiques sur les familles qui les ont possédés. Tome « Arrondissement de Cholet », 8 tomes manuscrits. Ecrits en 1870, ils sont déposés aux Archives Départementales du Maine-et-Loire à Angers.
Aux alentours de 1925, le curé Braud, curé des Cerqueux, a recopié tous ce que Jules-André Broque avait écrit concernant la paroisse des Cerqueux. Le texte intégral est repris ci-dessous.
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Document manuscrit original de J.-A. Broque

 

Paroisse des Cerqueux de Maulévrier

 
La paroisse des Cerqueux de Maulévrier (de Sarcophage) était, avant la Révolution, du Doyenné de Bressuire et du Diocèse de Maillezais, transféré à La Rochelle.
Le pouillé de 1648 n’indique d’autre bénéfice que la cure, sous le patronage de l’abbé de Saint Jouin de Marnes, avec un revenu de 300 livres.

——————-Seigneurs des Cerqueux et de La Sévrie—————

  
Guillaume des Cerqueux fit un échange en 1367 ou 1368 avec le Seigneur de Daillon et en 1370 il en reçut un aveu de Michelin Girardeau.[1]
Macé des Cerqueux, Seigneur de La Sévrie accorda les dîmes à la cure des Cerqueux à la condition qu’il serait dit le mercredi de chaque semaine un Subvenite sur la tombe de ses prédécesseurs enterrés dans l’église des Cerqueux.
Jeanne des Cerqueux, dame de la Sévrie, épousa Jean du Puy du Fou, fils de Guy du Puy du Fou, ainsi qu’il résulte d’une transaction passée le 23 février 1433 entre les dits Guy et Jean du Puy du Fou d’une part ; Hardy Savary et Guillemette de Daillon, son épouse, d’autre part.
Cependant le curé des Cerqueux ne trouvant pas suffisant le don fait autrefois par Macé des Cerqueux en demanda l’augmentation, ce qui lui fût accordé le 25 juillet 1474 par noble dame Jeanne des Cerqueux, dame de la Sévrie. Il est probable que celle-ci se remaria en secondes noces avec Guy de Rochefort qui, par cette alliance, devint Seigneur de la Sévrie.
Par acte du 22 août 1479, Eustache de Montberon, Seigneur de Maulévrier, concéda à Guy de Rochefort, Seigneur de La Sévrie, pour les louables services qu’il en avait reçu, la faculté d’avoir un banc dans l’église Saint-Jean des Cerqueux, en se réservant, comme patron et fondateur de la paroisse, de mettre le sien en dessus. Il s’octroya en outre de pouvoir se faire enterrer dans le chœur, en laissant le haut lieu pour les Seigneurs de Maulévrier ; enfin d’y faire apposer ses titres et armes, mais seulement en dessous des siens.[2]
Jeanne des Cerqueux parait avoir laissé à sa mort :
  • 1) Premier lit : Maurice du Puy du Fou qui suit.
  • 2) Second lit : Maurice de Rochefort, dont aura hérité Guy de Rochefort son père, lequel aura d’un second mariage, Marie de Rochefort et une partie de la Sévrie.

—————————-Famille du Puy du Fou————————

 
Cette famille a reçu son nom de la terre du Puy du Fou, en la paroisse des Epesses (Vendée). Elle s’est partagée en deux branches principales : celle des Seigneurs, puis Marquis du Puy du Fou, et celle de la Sévrie dont nous nous occuperons exclusivement.
Maurice du Puy du Fou est désigné comme Seigneur du Puy du Fou dans un acte de 1485.
Le 7 juin 1485, H. Robin, Seigneur de La Tremblaye, offrit foi et hommage au Seigneur de la Sévrie pour différentes choses en Saint Pierre de Cholet.
En 1491, ( ????) fut consenti pour faire hommage…. du bordage de la Bretonnière[3], en la  paroisse des Cerqueux, par Jeanne Bahaut, veuve d’Eustache de la Béraudière, et le 25 avril 1499, la veuve du Seigneur de Daillon, comme mère et garde noble de ses enfants mineurs fit hommage simple au Seigneur de La Sévrie pour la terre et Seigneurie de Daillon.[4]
Maurice avait épousé M. de Maumusson ( ?) et fut père de :
René du Puy du Fou, Seigneur de la Sévrie, épousa Marie de Rochefort. Par cette alliance, toute la Seigneurie de la Sévrie se retrouva réunie dans la même main.
Le 7 avril 1506, il reçut hommage de Thomas de Daillon, Seigneur du dit lieu, pour le bordage des Girardeaux, et le 20 mai 1509 de Jean Robin, écuyer, Seigneur de la Tramblaye, pour celui de Tahureau en Saint Pierre de Cholet.
Le 6 janvier 1522, il fit un accord avec Hélène Hangest de Senlis, baronne de Maulévrier par lequel il la reconnaissait comme fondatrice de la cure et de l’église des Cerqueux, à la condition qu’il lui serait permis de continuer d’avoir dans le chœur ses titres et armes et de s’y faire enterrer, mais sans prétendre y avoir droit en s’engageant à mentionner cette tolérance dans ses aveux futurs.[5]
Il mourut peu après, laissant entre autres un fils (qui suit) de Marie de Rochefort.
Celle-ci se remaria avant 1528 avec Pierre de Daillon, Seigneur de la Charte-Bouchère en la paroisse d’Yzernay.
François du Puy du Fou, Seigneur de la Sévrie, eut de grands démêlés avec Joachim de Daillon, Seigneur du dit lieu, qui, parait-il, voulut se faire reconnaître comme Seigneur de la paroisse des Cerqueux, à l’exclusion des Seigneurs de la Sévrie, et, dans ce but, il fit enlever violemment de l’église des Cerqueux tous les emblèmes de leur prérogative et alla même jusqu’à violer les tombes de cette famille et notamment en arracher le corps de René du Puy du Fou, décédé.
On serait tenté de mettre en doute des faits d’une pareille gravité si deux sentences de la Sénéchaussée d’Angers ne venaient en constater l’authenticité. Par la première du 16 mars 1528, le seigneur de Daillon fut condamné à rétablir les bancs, titres et oratoire qu’il avait enlevés de l’église des Cerqueux ; et par la seconde du 2 octobre 1530, il est dit qu’il réintégrera dans le chœur de l’église des Cerqueux le corps de rené du Puy du Fou qu’il avait fait exhumer et qu’il fera célébrer tous les mois de l’an un service pour le repos de son âme.
Cette dernière sentence s’appuie sur une déclaration de Pierre de Daillon, époux de Marie de Rochefort, par laquelle il reconnaît que la Baronne de Maulévrier est seule fondatrice des Cerqueux, que les Seigneurs de La Sévrie ont droit de sépulture dans le chœur en vertu des accords passés avec les Seigneurs de Maulévrier.[6]
François du puy du Fou  épousa Marthe de Villiers, enfin compris comme Seigneur de la Sévrie au rôle des arrière-bans de 1542 et 1547, tant pour lui que pour ses frères et sœurs.[7]
Il laissera de son mariage :
  • Eusèbe du Puy du Fou, qui suit
  • Gabrielle du Puy du Fou qui épousa le 15 février 1575 Louis Jousseaume, Seigneur du Couboureau ( ?) et du Launay dont descendent les Jousseaume de la Bretesche d’aujourd’hui.[8]
Eusèbe du Puy du Fou, Seigneur de la Sévrie de la Barre, épousa Catherine Prévost, se signala pendant les guerres de religion dans les rangs des catholiques ; aussi fut-il  nommé chevalier des ordres du Roy, gouverneur de la Garnache et Lieutenant-Général au gouvernement du Poitou.
Le 8 octobre 1590, il s’empara de Mauléon. Les huguenots, en représailles du zèle qu’il déployait contre eux, surgirent sous la conduite du Capitaine Baudouin en sa maison de la Sévrie.
Quelques années après une contestation s’éleva avec Louise Gouffier, Duc de Rouannais. Là furent brûlés les titres des Cantineau[9], comme il est expliqué dans la réception d’un chevalier de Malte de cette famille en 1598.
Le comte de Maulévrier et Eusèbe du Puy du Fou. Jusqu’alors, les Seigneurs de Maulévrier se contentaient de la reconnaissance tacite qu’on faisait de leur suprématie dans la paroisse des Cerqueux. Ils n’y avaient fait aucun acte patent de suzeraineté et insensiblement, les Seigneurs de la Sévrie s’étaient habitués à ne tenir aucun compte des privilèges dont on ne faisait pas usage et à se considérer comme Seigneurs et patrons de la paroisse. Pour couper court à ce comportement, le Duc de Rouannais fit planter devant la porte de l’église des Cerqueux des poteaux avec carcans sur lesquels il fit apposer ses armes, privilège réservé aux Seigneurs fondateurs.
S’il en était resté là, ou du moins s’il s’était contenté de faire placer dans l’intérieur de l’église sur son banc et ses titres au-dessus de ceux de la Sévrie, peut-être ne serait-il pas sorti de la légalité ; mais il trouva plus simple, malgré les concessions antérieures accordées par ses prédécesseurs, de faire disparaître de la dite église toutes les marques et prérogatives dont les Seigneurs de la Sévrie étaient en possession. Cela fût l’origine d’une querelle que nous verrons se renouveler souvent et qui n’ont d’autre fin que la féodalité elle-même.
Eusèbe du Puy du Fou se « regimba » contre ce qui venait de se passer et le 29 juillet 1606 il adressa requête au parlement de Paris contre les violences et les excès commis dans l’église des Cerqueux au sujet des droits honorifiques qu’il prétendait avoir, à l’exclusion du Seigneur de Maulévrier, suzerain. Il parait obtenir gain de cause et avoir pour lui et les siens les dits devoirs jusque vers 1650. Il mourut le 6 juin 1610 et fut enterré le 9 juin dans l’église des Cerqueux. Il avait épousé en secondes noces Claude de La Roche qui fut marraine à Saint-Aubin en 1609.
Il laissa entre autres enfants :
  • Eusèbe II du Puy du Fou, qui suit.
  • Suzanne du Puy du Fou qui épousa Philippe de la Haye Montbault et du Coudray dont les successeurs devinrent plus tard par suite de cette alliance, Seigneurs de La Sévrie.
Eusèbe du Puy du Fou, Eusèbe II, Seigneur de la Sévrie, porta d’abord le titre de Seigneur de la Mortayendre ( ?). Il avait épousé le 15 septembre 1607 Françoise ou Louise Tiraqueau, fille d’Adam Tiraqueau, Seigneur de Louhier ( ?), gouverneur de Vouvant en Vendée.
La famille Tiraqueau, originaire de Fontenay le Comte a pour premier ancêtre connu André Tiraqueau, célèbre jurisconsulte sous François Ier et Henri II, auteur d’un grand nombre d’ouvrages et qui, ne buvant que de l’eau, a eu, dit-on, jusqu’à 20 ou 30 enfants.
Eusèbe II fut nommé lieutenant de la vénerie du Roy et mourut vers 1620 en ne laissant qu’une fille qui suit.
Françoise du Puy du Fou, dame de la Sévrie succéda à son père sous la garde noble de sa mère, Françoise Tiraqueau qui ne tarda pas à se remarier, en 1627, avec Charles de  Baudéan, comte de Neuillan, conseiller du roi, capitaine de 50 hommes, gouverneur de Niort.
Quelques temps après, la comtesse de Neuillan maria sa fille du premier lit[10] avec Hilaire de Montmorency Laval-Lezay, Seigneur de Lezay, de Trèves etc., fils du marquis de Laval-Lezay et d’Isabeau de Rochechouart-Mortemart et oncle à la mode de Bretagne de mesdames de Montespan, de Thiauge et de Fontevrault.
Le 19 mars 1637, Françoise du Puy du Fou, marquise de Laval-Lezay, obtint le consentement de Louis Gouffier, Duc de Rouannais et comte de Maulévrier pour l’érection de la Sévrie en châtellenie avec tous droits en exercice de juridiction.[11]
Si Madame de la Sévrie était devenu parente par son mariage de celle qui plus tard fut la marquise de Montespan, la comtesse de Neuillan, sa mère, se trouvait également parente avec Françoise d’Aubigné, future dame de Maintenon, née le 28 septembre 1635.
Celle-ci, revenue jeune et pauvre d’Amérique, avait été recueillie par Madame de Villatte, sa tante, qui, comme le reste de sa famille, professait la religion réformée.

Portail du château de la Sévrie

Madame de Neuillan, pour soustraire l’orpheline aux enseignements religieux de ses proches et s’en faire un mérite auprès de la Reine-mère, demanda et obtint un ordre pour la retirer dans sa maison, en son château de la Sévrie. Mais elle la trouva rebelle à son prosélytisme et en conséquence, lui rendit la vie très désagréable.
« Madame de Neuillan, dit Saint-Simon, qui était l’avarice même, ne peut se résoudre à lui donner du pain sans en retirer quelque service. Elle la chargea de la clé de son grenier pour donner le foin et l’avoine à ses chevaux. Comme elle était aussi avare qu’ambitieuse, elle envoyait l’enfant garder les dindons, un masque sous le nez, de peur du hâle, une grande gaule à la main et au bras un petit panier contenant son déjeuner et un livre de quatrains de Pilbrac dont il lui fallait apprendre quelque chose chaque jour… »
De son coté, le marquis de la Barre s’exprime ainsi au sujet de Françoise d’Aubigné : « Elle fut obligée, par sa grande pauvreté, d’être demoiselle de Madame de Neuillan ; cette bonne femme, avare outre mesure, la fit servir à tout. Puisque, à ce que l’on dit, en l’absence de son cocher, elle lui faisait panser les chevaux. »
Vers 1650, la marquise de Laval-Lezay fit des démarches pour obtenir que sa châtellenie de la Sévrie fût érigée en baronnie. Le comté de Maulévrier appartenait alors à Arthur Gouffier, Duc de Rouannais, qui voyait avec amertume l’astre de sa famille, autrefois si brillant, pâlir et s’effacer devant celui de la dame de la Sévrie. Non seulement il mit opposition à la demande de celle-ci, mais encore, il résolut de faire un coup d’éclat pour assurer ses droits de suzeraineté sur la paroisse des Cerqueux, et le moment lui parut d’autant plus opportun qu’on était alors au plus fort des troubles de la Fronde.
En conséquence, il sollicita et obtint une sentence qui lui reconnaissait les droits en question et l’autorisait à les faire valoir.
Par ses ordres, André Chevreau, Président du grenier à sel de Cholet et intendant du comte de Maulévrier se transporta aux Cerqueux et entra à force ouverte dans l’église, accompagné de plus de 60 ou 80 personnes, après en avoir fait comme un siège. Le banc des Seigneurs de la Sévrie, leurs titres et armes, furent arrachés, bouleversés et désunis par cette troupe en délire. Puis on pénétra dans le caveau qui renfermait leurs tombes. Après les avoir brisées, on en arracha les ossements et on finit par combler le dit caveau.
Dans le procès auquel donnèrent lieu ces actes de violence, on est allé jusqu’à prétendre qu’on avait commis dans cette circonstance toutes les indignités qu’on pouvait faire aux cendres des morts, sans respect du lieu ni de la religion ; que non seulement on avait rompu et brisé les tombes qui s’y trouvaient depuis plusieurs siècles mais qu’on avait encore emporté les débris des cercueils de plomb jusqu’aux « araires » et joué à la boule avec des restes, le tout avec des paroles de mépris et de dérision extraordinaires. [12]
Le 8 juillet 1650, la dame de la Sévrie fit dresser un procès-verbal constatant que Eusèbe du Puy du Fou et ses trois enfants étaient inhumés dans le caveau qui est sous le grand autel de l’église des Cerqueux, où des témoins affirment avoir vu ou avoir appris par la tradition qu’on mettait les Seigneurs des Cerqueux et de la Sévrie comme fondateurs de la dite église. Le même jour, la dite dame fit descendre cinq châsses renfermant les ossements de ses prédécesseurs dans le caveau placé sous l’autel, qu’elle fit déblayer. Quant aux restes d’Eusèbe du Puy du Fou, son père, elle somma le curé de procéder à leur inhumation dans le chœur de son église, comme aussi de nommer dans ses prônes les Seigneurs de la Sévrie comme seigneurs et patrons de la dite église.
Un autre procès-verbal fut dressé à la requête de la dite dame pour procéder au rétablissement dans l’église des armes et écussons qu’on droit d’y mettre les Seigneurs des Cerqueux et de la Sévrie.
Cependant, le curé des Cerqueux[13] n’avait tenu aucun compte des sommations à lui faites les 9 et 28 juillet 1650. Madame de la Sévrie fit dresser une facture contre son refus. En même temps, par une requête adressée au Parlement, elle se porta appelante de la sentence obtenue par le Comte de Maulévrier comme seigneur Suzerain de la Paroisse des Cerqueux et en vertu de laquelle avaient eut lieu les voies de fait qui précèdent.[14]
Par arrêt d’octobre 1650, le Parlement fit droit à l’appel de la suppliante et lui permit de faire enterrer qui bon lui semblerait. Alors sa mère, comtesse de Neuillan, se joignit à elle pour demander justice des excès commis dans l’église des Cerqueux et elle obtint un monitoire de l’Evêque de La Rochelle contre ceux qui en avaient été les auteurs. Mais les curés de Maulévrier, de Saint Pierre et de Saint Hilaire des Echaubrognes, refusèrent de publier ce monitoire prétextant que cela regardait le Saigneur de Maulévrier.
Par suite d’un arrêt du 8 octobre, Madame de la Sévrie fit dresser devant l’église des Cerqueux un poteau avec ses armes pour constater son droit de Dame de la Paroisse, après avoir fait enlever celui des Seigneurs de Maulévrier.
Le 19 février 1651, la Comtesse de Neuillan fit dresser procès-verbal du refus fait par le curé de Maulévrier et des deux paroisses des Echaubrognes de publier le monitoire de l’Evêque.
Le 17 mars suivant, le Sénéchal de Maulévrier somma ceux qui avaient fait planter des poteaux en la paroisse des Cerqueux d’avoir à les enlever et à reconnaître le Seigneur de Maulévrier comme seul haut justicier de la dite paroisse.
Cependant, le sieur Chevreau et plusieurs qui avaient été dénoncés furent arrêtés par le prévôt des maréchaux de Poitiers et conduits dans les prisons de cette ville. Des motifs politiques ne furent sans doute pas étrangers à l’arrêt du 8 octobre et aux arrestations qui s’en suivirent car le Duc de Rouannais[15] affectait un grand zèle pour Mazarin et il n’en fallait pas davantage pour tourner le Parlement contre lui.
Quoi qu’il en soit, le Comte de Maulévrier fit grand bruit de l’arrestation de son intendant et il se pourvut par toutes voies de justice contre elle[16] et contre les prétentions qui en avaient été le sujet. Il fit même arrêter ceux qui avaient enlevé les poteaux et saisir les fruits de la terre de La Roche-Peranault.
Le Roi, par lettre patente du 16 février 1652, annula toutes les procédures tenues jusqu’à ce jour entre les Seigneurs de Maulévrier et de La Sévrie au sujet des droits honorifiques, prononça l’élargissement des personnes arrêtées et attribua à son conseil la connaissance de toute cette affaire.
Le 1er mars 1652, arrêt du conseil d’Etat ordonnant que les poteaux du Comte de Maulévrier soient rétablis par la Dame de la Sévrie.
Remis en liberté, le sieur Chevreau intenta un procès pour arrestation illégale et pour violences commises en sa personne : 1) A Dame Françoise Tiraqueau. 2) A Dame Françoise du Puy du Fou sa fille, autorisée par justice au refus de son mari. Il le perdit en 1654. Un arrêt du Parlement en 1663 condamna Chevreau et ses complices à faire dire chaque année deux services dans l’église des Cerqueux et à payer 600 livres pour des messes, 200 livres pour donner du pain aux pauvres, à rétablir les cercueils de plomb et à remettre les ossements dans les caveaux.[17]
C’est sans doute vers 1650 que Françoise du Puy du Fou fit faire dans le caveau un mausolée de marbre blanc, avec deux chevaliers sculptés, avec leur écusson.
Ces bas-reliefs représentaient Eugène du Puy du Fou, gouverneur de la Garnache et Eugène II du Puy du Fou, lieutenant de la vénerie, son fils. Il en restait encore des débris importants dans le jardin de la cure vers 1840. Le caveau lui-même fut découvert vers 1831, sous le chœur. On y trouva cinq grands cercueils en plomb contenant les restes des Seigneurs qui y furent transférés vers 1650. D. Fonteneau dit avoir vu le mausolée et y releva l’inscription suivante : « Ci-gisent les Seigneurs de la Sévrie, puînés de la maison du Puy du Fou, savoir… » Suit la généalogie.
Vers cette époque, la Comtesse de Neuillan se débarrassa de Mademoiselle d’Aubigné qui s’était enfin fait Catholique, en la mariant au poète burlesque Paul Scarron[18] qui, comme on le sait, était perclus de tous ses membres et se comparait lui-même à un z.
Dans ses voyages à Paris, Madame de Neuillan logeait rue d’enfer, tout près de Scarron dont la maison était fréquentée par la société attirée par son inaltérable gaité.
Françoise d’Aubigné, alors âgée de 16 ans, y fut conduite plusieurs fois et Scarron s’intéressa vivement à elle. « Madame de Neuillan, dit Tallerant des Réaux, quoique sa parente, la laissa toute nue, l’avarice de cette vieille était telle que pour tout feu dans sa chambre il n’y avait qu’un braséro. On se chauffait à l’entour. »
Scarron offrit de donner quelque chose pour faire cette petite d’Aubigné religieuse, enfin, il s’avisa de l’épouser. Un jour, il lui dit : « Mademoiselle, je ne veux plus rien vous donner pour vous cloîtrer. Elle fit un grand air ! Attendez, c’est que je veux vous épouser »
L’orpheline consentit à cette proposition ce qui parut extraordinaire à beaucoup de gens auxquels elle répondit qu’elle préférait prendre ce parti que d’épouser un couvent. Lorsqu’il fut question de dresser le contrat de mariage, Scarron dit qu’il reconnaissait à l’accordée deux grands yeux fort mutins, un très beau corsage, une belle paire de mains et beaucoup d’esprit. Le notaire ayant demandé quel douaire[19] il assurait, il répondit : « L’immortalité. Le nom des femmes des Rois meurt avec elles, mais celui de la femme de Scarron vivra éternellement ».
Au mois de juin 1653, la Châtellenie des Cerqueux fut érigée en Baronnie et voici un extrait des lettres patentes délivrées à cette occasion : « Louis[20], par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre met toute sa considération dans les fidèles et recommandables services rendus par notre très cher et bien aimé cousin Hilaire de Laval, au voyage du Béarn, siège de Saint Jean d’Angély, Montauban, Montpellier, La Rochelle ainsi qu’en Lorraine, Allemagne, etc., ceux rendus par René du Puy du Fou, Chevalier de nos ordres, gouverneur de Nantes, aux guerres du Piémont et autres de son temps, comme aussi ceux d’Eusèbe du Puy du Fou, gouverneur de la Garnache et Lieutenant Général en Poitou, et aussi ceux d’Eusèbe, son fils, dernier mort Lieutenant de notre vénéré père, de notre très chère et bien aimée cousine Françoise du Puy du Fou, marquise de Laval, lequel Eusèbe est mort au service de notre très honoré Seigneur et père, bien informé que la terre et Seigneurie des Cerqueux et La Sévrie est belle, noble et ancienne, qu’elle est bien bâtie, ayant un beau château, fossés et pont-levis, avec droit de justice, haute, moyenne et basse, quantité de vassaux et arrière-vassaux, fiefs qui en dépendent, bourg et villages, bois et haute futaie, prés et étangs… érigeons donc la dite terre et châtellenie… en titre, nom, prééminence et dignité en Baronnie avec faculté d’y établir un bailli ou sénéchal[21], greffier, notaire etc. d’y tenir une justice patibulaire en dix piliers[22], en tel lieu qu’il lui plaira, d’y établir quatre foires par an et un marché tous les samedis.[23]
Cette même année, la dame de la Sévrie avait voulu exercer aux Cerqueux le droit de quintaine[24] mais le curé s’y était opposé et le 1er juin, procès-verbal de son refus avait été dressé.
Le 23 mai 1654, un arrêt du Parlement força le curé à comparaître en raison du dit refus et le lendemain, procès-verbal fut rédigé constatant que le jour de la Pentecôte, après vêpres, le Baron de la Sévrie avait droit de quintaine devant la porte de l’église sur les mariés et les mariées de l’année qui étaient tenus de danser, de chanter une chanson et de donner un baiser au dit baron ou gens de sa part.
Le 6 septembre 1659, un arrêt du Parlement donna gain de cause à la dame de la Sévrie contre le Duc de Rouannais, Seigneur de Maulévrier, au sujet des droits honorifiques et de la prééminence dans l’église des Cerqueux ainsi que sur d’autres chefs.
Le 16 février 1670, le marquis de Laval-Lezay, baron de la Sévrie, mourut à Paris dans sa 70ème année sans enfants de Françoise du Puy du Fou qui lui survécut pendant 16 ans.
Peu après, le Comté de Maulévrier fut acquis des Gouffier par un frère du Grand Colbert[25] et le 29 février 1672, Madame de la Sévrie crut devoir signifier au conseiller fiscal du dit comté les lettres d’érection de la Sévrie en Baronnie.
Le 6 septembre 1674, Monsieur de Colbert de Maulévrier protesta contre l’entreprise qu’avait fait madame de la Sévrie d’édifier une chapelle dans l’église des Cerqueux ainsi que contre ses titres placés dans la dite église, ses écus peints au vitrail du chœur etc.
Cet acte d’opposition paraît être le seul qu’ait fait, pour le moment, le nouveau propriétaire du comté de Maulévrier ; mais après la mort de la Baronne, la querelle se renouvela bientôt, ainsi que nous le verrons.
Pocquet de Livonnière[26] nous apprend que la Marquise de Laval, en sa qualité de dame du Puy du Fou était en possession de lever les dîmes inféodées[27] de la paroisse   Saint-Pierre de Cholet ; Elle eut un procès avec plusieurs particuliers de cette paroisse auxquels elle réclamait la 3ème gerbe suivant la coutume du canton, mais qu’une sentence du 16 juillet 1695 maintint ces derniers dans la coutume de ne payer que le 32ème boisseau[28].
Françoise du Puy du Fou, baronne de la Sévrie et Marquise de Laval-Lezay mourut le 8 mars 1686 et fut enterrée près de son mari dans l’église du Noviciat des Jésuites de Paris ; sa succession échut aux petits fils de Suzanne du Puy du Fou, mariée dans la famille de la Haie-Montbault, Abel-François de la Haye-Montbault, cousin germain de Françoise du Puy du Fou.
Madame de Neuillan, mère de Françoise du Puy du Fou, était morte à Paris en 1678. On voit dans la première chapelle de gauche en entrant dans l’église de Notre-Dame de Niort, un monument élevé à sa mémoire portant l’inscription suivante :
« A la mémoire de Françoise Tiraqueau, mariée en premières noces à Messire Eusèbe du Puy du Fou, Seigneur de la Sévrie dont elle a eu Dame Françoise du Puy du Fou, mariée à Messire Hilaire, marquis de Laval-Lezay. En secondes noces à Messire Charles Baudéan Panelière Neuillan, petite fille de André Tiraqueau, âme charitable envers les pauvres et pleine de justice envers ceux qui lui étaient soumis. Morte à Paris le 30 octobre 1678 »
 

————————–Famille de la Haye-Montbault———————-

 
D’or 3.2.1. au croissant de gueules accompagné de six étoiles de même
 
Abel-François de La Haye, chevalier, Seigneur de Montbault près de Nuaillé et du Coudray-Montbault près de Vihiers et ainé des petits fils de Suzanne du Puy du Fou fut celui des héritiers de Françoise du Puy du Fou qui recueillit la Baronnie de La Sévrie.
Il était le chef du nom et des armes de sa famille, qui, comme nous le verrons, possédait la Seigneurie de Montbault du Coudray depuis plus de 300 ans.
Veuf d’une première femme, sans enfant, il s’était remarié à Yzernay le 4 juillet 1672 avec sa cousine germaine, Suzanne Carrion, fille de Pierre Carrion, Chevalier seigneur de l’Eperonnière et de Marie de la Haye Montbault. Il mourut avant 1700, laissant de sa seconde femme :
  • Pierre-Paul de la Haye, qui suit.
  • Antoine de la Haye qui fut seigneur de Montbault et du Coudray après son frère aîné.
  • Philippe de la Haye qui viendra bientôt
  • Suzanne de la Haye qui épousa Jacques (alias Joseph) Jameron, chevalier Seigneur de la Viaillière.
  • Renée Thérèse, épouse en premières noces de Joseph Robert, écuyer… Saint Chamond et en secondes noces de René Gabriel Camus.
Pierre-Paul de la Haye, chevalier seigneur de Montbault, du fief du Coudray-Montbault, La Sévrie, la Barre et autres lieux succéda à son père sous la tutelle de Suzanne Carrion, sa mère, qui eut avec le Comte de Maulévrier et le curé des Cerqueux de nombreux démêlés et notamment, pris une part active d’un curieux procès qui s’éleva au sujet des fonctions de sacristain dans l’église des Cerqueux.
Le Seigneur de la paroisse était dans l’usage de nommer à ces fonctions, sur la présentation du curé et le Comte de Maulévrier, en cette qualité, en avait investi un nommé Aubin Mosset ou Mousset. Celui-ci étant mort, Jean Mousset, son fils, pris sa place sans se mettre en peine d’obtenir des lettres du Comte de Maulévrier qui, depuis la mort de la Marquise de Laval-Lezay, s’était posé de nouveau comme Seigneur fondateur des Cerqueux. Par cette abstention[29], Jean Mousset s’était concilié les bonnes grâces de Suzanne Carrion, Dame de la Sévrie, qui contestait aux Seigneurs de Maulévrier le patronage de la paroisse.
Quelques temps après, un nouveau curé des Cerqueux, le Sieur Pigeol,[30]destitua Jean Mousset et le remplaça, de son autorité privée, par Jacques Barbault.
Mousset comptait dans la paroisse grands nombre de parents et amis qui s’élevèrent contre sa destitution et son remplacement par Barbault, prétendant que le curé n’avait pas le droit de le nommer aux fonctions de sacristain sans le concours des paroissiens et ils furent chaudement soutenus par Madame de Montbault (Suzanne Carrion) dame de la Sévrie.
Boileau-Despreaux[31] vivait encore à cette époque et il est vraiment fâcheux que l’auteur du « Lutrin » ne se soit pas inspiré d’un pareil sujet : la paroisse des Cerqueux et tous les personnages que nous voyons en scène auraient reçu de sa verve poétique un brevet assuré d’immortalité !!
Ainsi donc voilà la paroisse des Cerqueux dans un état d’effervescence extraordinaire. Toutes les oppositions que rencontra le curé Pigeol donnèrent lieu à des contestations et à des troubles tels qu’il se vit obligé de recourir aux tribunaux.
Le 27 juillet 1701, une sentence du Présidial d’Angers approuva la nomination de Barbault et défendit à son compétiteur, sous peine de 50 livres d’amende, de le troubler dans ses fonctions.
Le 31 juillet, Mousset appela de cette sentence auprès de l’Evêque de la Rochelle, mais le 2 septembre, le Présidial en rendit une nouvelle contre cet appel et le 17, suivant les plaintes du curé, contres les insolences de Mousset et les troubles causés, tant par lui que par ses partisans. Après information juridique, le dit Mousset et son frère furent décrétés de prise de corps et le dernier qui se trouvait à Angers y fut arrêté.
Jusque là, comme on le voit, tout allait bien pour le curé Pigeol, mais il ne s’était pas avisé d’adresser une requête à son Evêque de La Rochelle qui, après enquête, confirma par son ordonnance la destitution de u et la nomination de Barbault. Il n’en fallut pas davantage pour faire changer du tout au tout les dispositions des Messieurs du Présidial qui virent là un empiètement du pouvoir ecclésiastique contre le temporel.
Le 29 janvier 1702, le tribunal fit faire une enquête aux Cerqueux sur ce qui s’y était passé. On y releva avec soin toutes les plaintes et accusations portées contre le curé. Celui-ci chercha alors un appui puissant, celui du Comte de Maulévrier. Par son intermédiaire, Barbault s’adresse au futur mari de la Princesse de Bourgogne et le supplie de le confirmer dans  son emploi.
Cette démarche était peut-être un peu tardive, mais il suffisait que Madame de la Sévrie fût dans le camp qui appuyait Mousset pour que le Seigneur de Maulévrier plante aussitôt son pavillon dans l’autre.
Le 11 février, l’intendant de celui-ci écrivit de Paris au curé Pigeol : « J’envoie à Monsieur le Sénéchal, Monsieur, les lettres de provision de sacristain de notre église, Barbault, ainsi qu’il me les a demandées. Je suis bien aise d’avoir l’occasion de vous faire plaisir et de ce que vous avez gagné votre affaire avec Mme de Montbault. Elle était si juste qu’il n’y avait pas à en douter. J’espère avoir le plaisir de vous voir bientôt. Cependant, croyez-moi, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. » Signé : Plantier ( ?)
Le 18 février,[32] sentence du Présidial qui renvoie les parties à quinzaine et ordonne que le dimanche 26 février, à l’issue de la grand’messe, les paroissiens auront à se prononcer pour ou contre le maintien de Mousset comme sacristain ; Assemblée à la quelle ne pourront prendre part le curé, son vicaire,[33] les colons ( ?) et fermiers, non plus que les frères, oncles et cousins germains de Mosset.[34] Le résultat fut de 39 voix pour Mousset et de 30 voix contre, mais, quelques jours après, 8 autres paroissiens qui prétendaient n’avoir pas été avertis de cette assemblée, allèrent à Maulévrier, déclarer devant notaire qu’ils étaient contre Mousset.
Le 4 mars suivant, l’affaire revint et fût plaidée au Présidial, le curé, présent, et le Comte de Colbert intervenant par son avocat et déclarant qu’il a nommé Barbault et qu’il demande son maintien. Mais, sans y avoir égard, le tribunal présidé par le Lieutenant-Général Louis Boylève, seigneur de la Gillière, assisté de 20 conseillers ; du Lieutenant particulier, de son assesseur, ordonne qu’une nouvelle assemblée aura lieu pour nommer un sacristain, à l’exclusion de Mousset et de Barbault.
A la sortie de l’audience, plusieurs paroissiens du côté du curé allèrent saluer Guillaume Baudu, Comte de Serrault, aïeul maternel du Comte de Colbert, et recevoir ses ordres là-dessus. Il leur dit que, malgré cette belle sentence, il prétendait que le sieur Barbault exerçait ses fonctions de sacristain en vertu des lettres de son petit-fils et qu’il les chargeait de dire au sénéchal de Maulévrier d’aller le dimanche suivant déclarer de sa part sa détermination et s’il se trouvait encore quelques rebelles, on saurait bien les mettre à la raison. Cet ordre fut exécuté très ponctuellement et le sieur Barbault continua ses fonctions de sacristain.
Tel est le résumé de ce fameux procès-verbal, dont les détails, qui ne tiennent pas moins de 22 pages, se trouvent aux archives de la paroisse des Cerqueux.[35]
En 1727, la paroisse des Cerqueux résolut de refondre ses cloches et le seigneur de la Sévrie voulut imposer l’obligation d’y reproduire ses armes comme Seigneur de la paroisse. Mais la Comtesse de Maulévrier fit signifier au curé, ainsi qu’aux paroissiens et fondeurs les arrêts qui donnaient à son mari seul le droit d’avoir ses armes sur les cloches.
Grand alors fut l’embarras aux Cerqueux. Enfin on se décida à obtempérer aux injonctions venues de Maulévrier en prenant toutefois les précautions qu’exigeaient les circonstances. A cet effet, le curé[36] se transporta à Maulévrier, près de très haute et très puissante dame Marie Catherine Euphrasie d’Estaing, Comtesse de Maulévrier, et le 28 juillet 1727, il en obtint une garantie contre les poursuites que pourrait intenter le Seigneur de la Sévrie.[37]
Philippe de la Haye Montbault succéda au Seigneur de la Sévrie, Pierre-Paul son frère aîné, du vivant de celui-ci. Il épousa Jeanne Baron, femme dotée d’une grande énergie de caractère et mourut avant 1742, laissant un seul fils qui suit.
Pierre Philippe de la Haye, Seigneur de la Sévrie, était très jeune encore à la mort de son père auquel il succéda sous la tutelle de Jeanne Baron, sa mère.
Le 28 février 1745, dame Jeanne Baron, au nom, et comme veuve, et tutrice de Pierre Philippe de la Haye, Capitaine dans le régiment Dauphin-Dragons, héritier présomptif de Messire de la Haye, Seigneur de Montbault, son oncle[38], qui paraît avoir été interdit comme ne jouissant pas de ses facultés, la dite dame demeurant au château de la Sévrie, donne à bail La Grollerie en Saint-Pierre de Cholet.
Le 20 avril 1752, Gabriel Félix Constantin, Chevalier Seigneur de Loué et des châtellenies de Daillon, fief Briançon et fief Chastin, annexes à la terre de Daillon, fit opérer la saisie féodale de la maison noble de la Cantinière, près des Cerqueux, appartenant à Jeanne Baron. La saisie fut levée le 13 mars 1754.[39]
Dès le 12 octobre 1752, Jeanne Baron avait sommé le curé[40] des Cerqueux de la nommer à ses prônes comme Baronne, patronne et fondatrice de la paroisse et le 17 mai 1755 elle fit défendre au même de donner ces qualités au Seigneur de Maulévrier.
Celui-ci, de son côté, défendit au curé d’obtempérer à cette sommation de la dame de la Sévrie. Le 23 septembre et le 1er octobre de la même année, il signa deux protestations contre le dit Seigneur de la Sévrie. La première pour s’être permis de faire planter un poteau devant la porte de l’église des Cerqueux, la seconde pour avoir apposé au dit poteau un carcan et un collier de fer.[41]
Vers cette époque, Jeanne Baron se remarie avec Jean Charles Hector de Tirepoil, Seigneur de la Cheffresière en Poitou, alors officier de Marine et depuis Lieutenant-Général des armées navales.
Pierre-Philippe de la Haye, son fils, hérita par la mort de son oncle, Antoine de la Haye,[42] des Seigneuries de Montbault et du Coudray, mais il mourut lui-même peu après, sans alliance et encore mineur.
La succession fut alors recueillie par la famille Jameron, Seigneur de la Viaillière à Mazières, et Camus, Seigneur de Villefort, qui l’une et l’autre s’étaient alliées à des tantes de Pierre-Philippe de la Haye.
Le Sieur Camus obtint la seigneurie de Montbault, près de Nuaillé et les Jameron eurent en partage le Coudray-Montbault, près de Vihiers et la Sévrie.
Suzanne Gabrielle de la Haye, tante paternelle du dernier Seigneur de la Sévrie, avait épousé Jacques (alias Joseph) Jameron, Seigneur de la Viaillière, paroisse de Mazières. Elle fut elle-même mère de Charles Jameron dont le fils fut Abel-François, qui suit.
Abel-François Jameron, baptisé à Maulévrier en 1729, Chevalier Seigneur de la Viaillière, hérita vers 1758 de la Sévrie.
En 1766, il était qualifié de Chevalier Seigneur du Coudray-Montbault – après la mort de Camus – et de la Sévrie, baron de la baronnie et ville des Cerqueux, Seigneur de Montbault et Breuil-Lambert par la mort sans postérité de Paul Camus. Même qualification en 1783, demeurant en son château du Coudray-Montbault, paroisse de Saint-Hilaire de Vihiers ; il dut mourir sans héritier direct avant le 29 juillet 1785 car à cette date, Louis-Gaspard Glasson en a hérité.[43]
[1] Archives départementales du Maine et Loire
[2] Archives départementales
[3] La Bardonnière ?
[4] Archives départementales
[5] Archives départementales
[6] Archives départementales
[7] Archives de la Bibliothèque d’Angers.
[8] Aujourd’hui = 1925
[9] De la Cantinière
[10] Françoise du Puy du Fou
[11] Archives départementales du Maine et Loire.
[12] Archives départementales de Maine et Loire
[13] Il s’agissait à l’époque du curé Boudier, ex-prieur de Saint Paul du Bois.
[14] Archives départementales du Maine et Loire
[15] Seigneur de Maulévrier
[16] Madame de la Sévrie
[17] D. Fonteneau, page 25 selon le Curé Braud.
[18] 1610-1660
[19] Non masculin (latin dos, dotis, dot) Droit ancien. Biens assignés en usufruit par le mari à sa femme survivante.
[20] Il s’agit de Louis XIV (1638-1715)
[21] Bailli au nord de la France, Sénéchal au sud : officier de justice.
[22] Les « bois de justice »
[23] Archives départementales de Maine et Loire.
[24] Le dimanche de Pentecôte, les mariés de l’année devaient frapper par trois fois un écusson mobile (la quintaine) et esquiver le retour du bras attaché à cet écusson. S’ils n’y réussissaient pas, le seigneur avait alors le droit d’embrasser la nouvelle mariée.
[25] 1619-1683
[26] 1652-1726 Professeur de droit à Angers. Un des plus grands juristes de son temps.
[27] Impôt de l’Eglise (le 10ème des récoltes) dont des laïques se sont emparée par achat, échange et souvent par usurpation.
[28] 3ème gerbe et 32ème boisseau sont des parts différentes des récoltes dues à titre d’impôts (dîmes)
[29] Abstention de demander les lettres d’accréditation au Comte de Maulévrier.
[30] Jacques Pigeol, ancien curé d’Yzernay. Curé des Cerqueux de 1690 à 1727.
[31] Nicolas Boileau dit Boileau-Despréaux (1636-1711) écrivain célèbre du XVIIème siècle, auteur des Epîtres et des Satires.
[32] 1702
[33] Renou, qui était aussi Chapelain de la Sévrie.
[34] Manifestement, les femmes n’avaient pas le droit de se prononcer.
[35] Qui détient aujourd’hui ces archives ?
[36] Charles-Auguste de Bonnamy de Bellefontaine. Bachelier en Sorbonne, il fut curé jusqu’en 1730.
[37] (Ch. De St André)
[38] Antoine
[39] Archives départementales du Maine et Loire.
[40] Mathurin Buffard. Curé des Cerqueux de 1749 à 1759
[41] A nouveau les bois de justice, preuve de l’autorité. (archives départementales du Maine et Loire)
[42] Voir note 38
[43] Archives départementales.