En mai/juin 1788, l’assemblée provinciale d’Angers adressa aux toutes nouvelles municipalités élues un questionnaire commun destiné à appréhender au mieux les besoins et préoccupations des paroisses. Ce questionnaire évitait le plus possible le filtre de la noblesse et du clergé, fervents partisans du status-quo. Les réponses contenaient en filigrane les futurs cahiers de doléances.
Ce document est très important en ce sens qu’il nous donne une image, restreinte certes, mais fiscale et sociale de la paroisse à la veille de la Révolution.
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Messieurs de la municipalité des Cerqueux sont priés de répondre le plus tôt possible aux questions suivantes :

1ère question : De quelle manière se fait la répartition des impôts ? Quels frais occasionnent aux collecteurs la confection des rôles et le la collecte ?
Réponse : La répartition se fait par les collecteurs qui doivent recevoir les impôts; les rôles de la taille faits à Montreuil coutent 3 livres et les frais pour aller et revenir coutent 18 livres. Les rôles du sel faits à Vihiers coutent 12 livres et 6 livres pour la dépense pour aller les ??. Les 4 voyages pour aller chercher le sel et le transport du sel de Vihiers aux Cerqueux coutent 6 livres chaque voyage ce qui fait 24 pour le total; chaque année l’on contraint les collecteurs à prendre au grenier une nouvelle mesure pour la distribution du sel que l’on fait payer 30 sols.
Le transport de l’argent de Montreuil pour les tailles coute annuellement 21 livres, outre quelques petites rétributions en laine toile ou autrement. Quant au sel, les 11 voyages pour porter l’argent, évalués 20 sols chaque, forment une somme de 12 livres non compris en tout ce que depuis la perte du temps.
2ème question : A quelle somme montent annuellement les frais de contrainte soit pour la taille soit pour le sel ?
Réponse : Pour les tailles et accessoires les gages absorbés par les frais de contraintes et les non-valeurs des collecteurs en sont, année commune par évaluation, pour une perte de 80 livres. Quant au sel, les gages des collecteurs absorbés, les collecteurs en sont encore pour une perte de 30 livres par évaluation année commune.
3ème question : Combien votre paroisse prend elle de minots de sel et quel est le montant des autres impositions séparément ?
Réponse :
  • 25 minots de sel
  • Vingtièmes : 1108 livres 16 sols
  • Taille : 1683 livres
  • Accessoires : 1083 livres
  • Capitation : 1114 livres
  • Gages des collecteurs ; 42 livres 1 sol 65
  • Corvées aux routes 420 livres
  • Frais de recouvrement : 17 livres 10 sols 8
4ème question : Y-a-t-il des réparations à faire à votre église et presbytère ? Faire distinction de celles qui sont à la charge des paroissiens d’avec celles qui sont à la charge des décimateurs.
Réponse : L’église et le presbytère sont en bon état.
5ème question : Y-a-t-il des possessions au Roy ou des domaines engagés ? Leur valeur à peu près ?
Réponse : Il n’y a point de possession au Roy ni de Domaines engagés dans la paroisse.
6ème question : Y-a-t-il des biens de l’ordre de Malte, leur valeur à peu près ?
Réponse : Le Commandeur du Temple près Châtillon perçoit dans la paroisse le nombre de 8 charges de bled mesure de Maulévrier.
7ème  question : Dans quelles proportions peuvent être avec les autres biens ceux des ecclésiastiques ? Forment ils le quart, le cinquième, le sixième du revenu de la paroisse ?
Réponse : Les biens ecclésiastiques composent environ un cinquième ou deux onzièmes des biens de la paroisse.
8ème question : Y-a-t-il beaucoup de pauvres ou mendiants ? Par quel moyen pourrait-on les soulager ou les empêcher de mendier ?
Réponse :Quoique la paroisse soit petite il y a cependant des pauvres et une seule fondation de 12 boisseaux de bled pour les secourir; l’assemblée n’avait pour le présent d’autre moyen de les soulager sinon qu’il lui soit accordé des distributions de pain et de lin pour les pauvres familles savoir 5 à 6 charges de bled et 10 livres de lin.
9ème  question : Votre paroisse désirerait-elle obtenir des ateliers de charité pour raccommoder les plus mauvais chemins en se conformant au règlement qui exige une contribution du tiers au moins ?
Réponse : La paroisse désire obtenir un atelier de charité et qu’il soit placé sur le chemin tendant du bourg des Cerqueux à Maulévrier.
10ème question : Les sages femmes de votre paroisse ont-elles fait des cours d’accouchement ? Les accidents d’accouchement sont-ils fréquents ?
Réponse : Il n’y a point de sages femmes ayant fait des cours dans la paroisse, que malgré cela les accidents d’accouchement sont assez rares.
11ème  question : Y-a-t-il des chirurgiens dans votre paroisse et quel en est le nombre ?
Réponse : Il n’y a point de chirurgien dans la paroisse.
12ème question : Périt-il beaucoup de bestiaux ? De quel genre de maladies sont-ils le plus communément attaqués ?
Réponse : Il n’y a point dans ce moment cy de maladie épidémique sur les bestiaux et dans la paroisse les pertes qu’on y éprouve arrivent par accidents et différentes maladies, ces pertes sont d’autant plus fréquentes qu’il n’y a point de médecin vétérinaire dans la paroisse ni même les environs.
En cet endroit Jean Payneau s’étant démis purement et simplement de sa place de secrétaire de la présente assemblée, nous cy après nommés composant la municipalité de la dite paroisse avons nommé au lieu et place dudit Payneau pour secrétaire de ladite municipalité la personne de René François Bodi notaire à Maulévrier, lequel sur l’avertissement qui lui en aurait été donné se serait rendu à la présente assemblée aurait accepté ladite commission et prié la dite assemblée d’en recevoir ses remerciements.
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Fait et arrêté le présent procès verbal en l’auditoire dudit Maulévrier, lieu choisi par ladite assemblée pour tenir ses séances, ladite assemblée présidée par son excellence Monseigneur le Comte de Maulévrier, Seigneur de la paroisse des Cerqueux de Maulévrier, ou étaient et assistaient mrs Jean Joseph Brosseau syndic de ladite municipalité, Gervais André Rabier curé de ladite paroisse, Pierre Bonnin, Joseph Goupil, et Pierre Simonneau tous membres de ladite municipalité soussignés fors les dits Bonnin, Goupil et Simonneau qui ont déclaré ne le savoir de ce enquis; l’original des présentes le Comte de Maulévrier, Jean Joseph Brosseau, Rabier curé des Cerqueux de Maulévrier, Jean Payneau et Bodi secrétaire.