Henri Martin est né le 24 janvier 1881 à La Bardonnière des Cerqueux.

Il est le fils de Pierre Martin, né en 1844, fermier à La Bardonnière et de Victoire Poitier, née en 1847.

Il est blond aux yeux bleus, il mesure 1 m 72 et est domestique. Il habite le bourg et est marié. Il a un frère prénommé Edouard.

Il est tiré au sort à Cholet le 17 février 1902 sous le numéro 155 et porte le n° 1166 au recrutement de Cholet.

Il fait son service militaire à partir du 14 novembre 1902 au 77ème RI de Cholet et effectue ensuite deux périodes militaires en 1908 et 1910.

Il est mobilisé le 12 août 1914 comme Soldat, toujours au 77ème RI sous le matricule 466.

Il est décédé le 19 décembre 1914, d’une fièvre typhoïde, à l’hôpital temporaire de la caserne Jean Bart de Dunkerque (59) où il était entré, blessé, le 13 décembre. (Il a été blessé à Vlamertinge ou à Kaai (le quai), dans les faubourgs au nord d’Ypres). Il avait presque 34 ans.

Il est enterré dans la Nécropole Nationale de Dunkerque, tombe 405.Suite à son décès, un secours de 150 francs a été versé à Mme Veuve Martin, aux Cerqueux, le 14 décembre 1915.

La 8ème armée dans les Flandres :

« A la 8ème armée, nous attaquons en liaison avec l’armée anglaise. Bien que le général Joffre eût désiré que tous nos procédés de destruction des défenses accessoires fussent au point avant de prononcer l’attaque, nous devons partir à l’assaut le 14 décembre pour accéder au désir de l’armée britannique, très pressée d’agir. Au 9e corps d’armée, le 77ème régiment d’infanterie, malgré un feu violent, s’empare de trois cents mètres de tranchées, qu’il conserve, au sud du château d’Herentage.

A la 17ème division, la progression est pénible et le gain à peu près nul.

Au 16ème corps, l’infanterie sort de ses tranchées, mais est arrêtée devant des réseaux non détruits.

Au 32ème corps, nous gagnons environ cent mètres de tranchées.

Le lendemain et les jours suivants, les attaques continuent sans résultats appréciables. Le lundi 14 décembre la journée est relativement calme, sauf aux alentours d’Ypres, où trois attaques d’infanterie allemandes ont été repoussées. »

 Journal de marche du 77ème RI des 13 et 14 décembre :

 « A midi, le 13, le régiment reçoit l’ordre d’aller cantonner à Kaai, faubourg nord d’Ypres.  Chef de corps et officiers supérieurs sont appelés auprès du général de division, à Potyze. Ils reçoivent des instructions relatives à une attaque que doit faire le lendemain le 77ème et s’en vont sur le terrain faire une reconnaissance.

Ypres via GE

A 1 heure, reçu ordre d’opérations pour la journée. En exécution de cet ordre, le régiment quitte Kaai à 3 heures et se rend à pied d’œuvre occuper des emplacements préparatoires d’attaque derrière les tranchées du 135ème. Au petit jour, malgré le terrain épouvantable et marécageux et le ruisseau d’Hérentage qui nous séparent des Allemands, le 3ème bataillon du 77ème s’élance et arrive, avec les plus grandes difficultés et des pertes sérieuses jusqu’à la tranchée ennemie et s’en empare. Les Allemands s’enfuient par leurs boyaux de communication et regagnent leurs tranchées de la crête. Le 1er bataillon, engagé derrière le 3ème bataillon ne peut faire passer que deux compagnies. Au soir, la situation est la suivante : 6 compagnies, bien diminuées numériquement sont dans la tranchée conquise, mais, dominés entièrement par celles de la crête, les hommes y sont mitraillés et fusillés. La situation est jugée intenable. A la nuit, le capitaine Piron, voyant que personne n’a progressé, ni a sa gauche, ni à sa droite, ordonne de se replier après avoir fait relever et emporté à la faveur de l’obscurité tous ses blessés.

Chaude journée qui a couté au 3ème bataillon, 2 officiers tués, 3 officiers blessés, 32 hommes tués, 96 blessés et 59 disparus. Mais journée glorieuse tout de même car seul de la VIIIème armée, le 77ème a pu progresser et a reçu les félicitations des Généraux de la 8ème armée. »

La caserne Jean Bart était un hôpital complémentaire (HC N° 56) rue de l’abreuvoir, de 790 lits, qui a fonctionné à partir du 31 octobre 1914. Le docteur Beigneux, qui assure la direction de la santé publique, est rapidement submergé par le nombre de blessés à accueillir. Plus de 120 000 arrivent à Dunkerque pendant la bataille de l’Yser à l’automne 1914. L’apparition de maladies contagieuses vient encore compliquer la tâche des médecins. A partir de la fin d’octobre 1914, la fièvre typhoïde fait des ravages. 20, 30 et jusque 100 malades contagieux arrivent chaque jour dans les hôpitaux de la ville.

Au total, c’est plus de 10 000 cas de typhus qu’il faut prendre en charge, auxquels s’ajoutent les épidémies de rougeole et de scarlatine.

Cimetiere de Dunkerque

Cimetière Militaire de Dunkerque

Dans le cimetière de Dunkerque, la concession de l’armée française de la guerre 1914-1918 rassemble plus de 1 800 soldats. Sur le modèle des cimetières militaires britanniques, les cimetières français respectent désormais un principe général d’uniformité : les sépultures n’établissent aucune distinction de rang dans la hiérarchie militaire ou la vie civile, et les soldats, tous « morts pour la France », sont commémorés individuellement. Ainsi, chaque tombe porte une plaque mentionnant des indications d’identité, de régiment et de date de décès, quand celles-ci ne sont pas demeurées inconnues. La seule distinction observée réside dans la confession religieuse des soldats inhumés. Si la grande majorité des tombes françaises sont marquées par une croix – ce caractère chrétien est attribué à tous ceux qui n’ont pas fait preuve d’appartenance à d’autres confessions ou à la « libre pensée » -, des tombes juives ou musulmanes sont identifiées par des stèles particulières.

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