Edouard, Jean, Baptiste MARTIN est né le 28 septembre 1889 aux Cerqueux. Il est le fils de Pierre Martin, né en 1844, décédé avant 1910, fermier à La Bardonnière et de Victoire Poitier, née en 1847. Il est agriculteur, a les cheveux châtains et les yeux roux et mesure 1.63 m. Il a un frère, Henri.
Il porte le matricule 1278 au recensement de Cholet et effectue son service militaire au 114ème RI de Saint-Maixent (79) du 5 octobre 1910 au 25 septembre 1912. Il est nommé soldat de 1ère classe le 1er septembre 1911.
Il a rejoint l‘armée (114ème RI Matricule 7798) à Parthenay dès la mobilisation, le 3 août 1914.
En 1916, le 114ème participe à la bataille de Verdun. Il tient la cote 304 du 5 au 8 mai, au prix fort : 130 morts, 510 blessés et 83 disparus, en seulement 72 heures ! En récompense, il obtient une citation à l’ordre de l’armée et entre dans la légende.
Historique du 114ème
Le 7 mai (1916), l’ennemi reprit l’offensive. A la cote 304, le 114ème RI s’établit en flanc défensif à la lisière Ouest du bois « Le peigne ».
Une compagnie du 114ème va à l’assaut en chantant « La Marseillaise ». Une autre compagnie du 114ème est démoralisée par les bombardements. On entend des hommes souhaiter d’être faits prisonniers. Soudain, c’est l’attaque ennemie. Les allemands sont à 250 mètres, ils avancent. Aussitôt, tous les hommes de la compagnie sautent hors de leur tranchée et se mettent à tirer comme des démons.
Le 8 au matin une suprême et vaine tentative de l’ennemi pour aborder notre front échoue encore sous les feux combinés des mitrailleuses et de l’infanterie. Et le bombardement, un instant ralenti, recommence achevant de déchiqueter cette terre où il ne reste plus à cette heure un centimètre carré qui n’ait été remué… Cette fois c’est comme la destruction de la destruction… Chaque homme ébranlé et devenu une loque assiste, impassible, hébété, à ce spectacle ininterrompu d’horreurs qui n’a plus le don de l’émouvoir… Les morts, on ne les compte plus… Chacun attend l’obus qui doit l’écraser, presque sûr de ne pas échapper au triste sort. Les trous funèbres se creusent sous le projectile qui se disloque en éclaboussements de ferrailles et de chairs. Un, deux, trois hommes se tordent lamentablement dans une mare sanglante.
Journal de Marches et Opérations du 114ème RI.
8 MAI 1916 – Le 3ème bataillon reçoit l’ordre de mettre 2 compagnies à la disposition du 125ème et 2 autres à la disposition du 114ème. Les 10 et 11èmes se portent au bois en peigne, les 9 et 12èmes se rendent au boyau de la rascasse. Le bombardement reste toujours violent, la situation sans changement.
Vers 9 h du matin, le Capitaine de la 4ème Cie qui occupe la gauche du front du 114ème, ayant rendu compte que la liaison avec la droite de la 18ème DI n’existait plus, la 11ème Compagnie quitte le Bois en Peigne et couvre par un crochet défensif le flanc du bataillon.
Pertes : 31 tués, 124 blessés, 13 disparus.Dans l’après-midi la liaison est rétablie avec la 18ème DI par des éléments du 77ème. Les batteries ennemies paraissent moins actives. Vers le soir, une tranchée continue de 0,80 à 1 m de profondeur est creusée sur tout le front du bataillon. A partir de 22 h le bombardement reprend avec une grande violence et se prolonge durant toute la nuit.
Ravin entre Esnes et la cote 304
Edouard Martin fait partie de ces morts. Il est tué à l’ennemi le 8 mai 1916 à 22 heures à Esnes (cote 304) près de Verdun dans la Meuse. Il allait avoir 27 ans.
Son acte de décès est transmis aux Cerqueux le 22 juillet 1916.