Marcel, Clotaire CAILLEAU[1] est né le 24 octobre 1895 aux Cerqueux. Il est le fils de Pierre Basile Cailleau, né en 1852, fermier au Cureau (et maire des Cerqueux à cette époque) et de Marie-Eulalie Brémond née en 1859. Il était cultivateur aux cheveux châtains, et mesurait 1m66.

Il porte le numéro 1159 au recrutement de Cholet et est incorporé le 17 décembre 1914 au 68ème RI d’Issoudun.

Le 26 mai 1915, à Notre-Dame de Lorette, il est blessé par éclats d’obus à la paupière et contusions à l’œil gauche.  

Il passe au 159ème régiment d’infanterie, matricule 13612, le 19 janvier 1916.

La bataille de la Somme

La bataille de la Somme désigne la confrontation opposant les Britanniques et les Français aux Allemands en 1916 lors de la Première Guerre mondiale, dont ce fut l’une des batailles les plus sanglantes.

Les forces britanniques et françaises tentèrent de percer à travers les lignes allemandes fortifiées sur une ligne nord-sud de 45 km proche de la Somme, au nord de la France, dans un triangle entre les villes d’Albert du côté britannique, Péronne et Bapaume.

Il s’agit de l’une des batailles les plus meurtrières de l’histoire humaine (hors victimes civiles), avec parmi les belligérants environ 1 060 000 victimes, dont environ 442 000 morts ou disparus.

La première journée de cette bataille, le 1er juillet 1916, détient le triste record de la journée la plus sanglante pour l’armée britannique, avec 58 000 victimes dont 19 240 morts. La bataille prit fin le 18 novembre 1916.

Lundi 4 septembre, jour de la mort de Marcel Cailleau :

Au nord de la Somme, après une intense préparation d’artillerie, notre infanterie, en liaison avec l’armée britannique, a attaqué les positions allemandes sur un front de 6 kilomètres, de la région au nord de Maurepas jusqu’à la rivière. Balayant les forces considérables de l’adversaire, nos troupes se sont emparées de tous les objectifs fixés: le Forest et Cléry-sur-Somme sont à nous et nous sommes arrivés aux abords de Combles. Entre le Forest et Cléry, nous avons pris également toutes les positions de l’ennemi. Une contre-attaque allemande à gros effectifs, lancée au sud du Forest, a dû refluer en désordre sous le feu de nos batteries, laissant de nombreux morts. Jusqu’à présent, nous avons fait 2.000 prisonniers valides. Dans le seul secteur du Forest, nous avons capturé 12 canons et 50 mitrailleuses.

Journal de Marches et d’Opérations du 159ème RI

4 septembre 1916. L’attaque est ordonnée pour 14 heures.

Le 3ème bataillon sort de la tranchée : 10ème et 11ème compagnies en tête, la 9ème compagnie en soutien.

La 11ème Cie se porte en avant en même temps que la 10ème Cie mais elle est arrêtée devant la tranchée de 1ère ligne allemande. Un combat à la grenade s’engage, cette Cie progresse, elle s’empare de la tranchée qui est nettoyée.La 10ème compagnie atteint d’un bond son objectif (tranchée de doublement allemande). Elle cherche à progresser jusqu’au boyau Maurice en liaison à droite avec les coloniaux. Mais à 16 heures, l’infanterie coloniale refluant sur ses premières lignes, cette Cie ne peut se maintenir et reflue à son tour.

Sud_Ouest_Barleux albindenis.free.fr

Tranchées au Sud-Ouest de Barleux. (Source : albindenis.free.fr)

Des mitrailleuses placées à contre-pente entre les tranchées de 2ème ligne et le chemin creux des abris du P.C. allemand ouvrent un feu nourri sur le bataillon qui ne peut se maintenir sur les positions conquises. Quelques éléments seulement (une vingtaine d’hommes) s’accrochent au talus situé entre les premières tranchées françaises et les premières tranchées allemandes, et vers 16H15 l’attaque était complètement enrayée.

Le 4ème bataillon débouche de la tranchée avec les 13ème et 14ème Cies en 1ère ligne. La 13ème Cie et le détachement de flanc qui doit maintenir la liaison avec le 97ème atteignent d’un seul bond les tranchées de première ligne allemande. Mais la 14ème est accueillie par un feu nourri et ne peut progresser. Elle reflue peu à peu dans sa tranchée de 1ère ligne en même temps que la 10ème Cie qui ne peut se maintenir sur sa position.

Vers 16H10 la situation du 4ème bataillon est la suivante : La 13ème Cie et 2 sections de la 14ème se maintiennent dans la tranchée allemande, au sud de la route. Le commandement du 4ème bataillon n’a aucune liaison avec elle car le terrain est violemment battu par l’artillerie et la mousqueterie ennemies. La 15ème Cie (en soutien) a appuyé le mouvement mais s’est repliée avec le reste de la 14ème Cie dans la tranchée de départ.

barleux point rouge

Le point rouge est Barleux

A 16H45, le colonel commandant la brigade fait connaître que la 88ème brigade s’est emparée des 2 premières lignes de tranchées allemandes devant Barleux et que la brigade coloniale a atteint à notre droite la tranchée de doublement allemande. Il donne l’ordre au régiment d’attaquer pour boucher le trou entre les coloniaux et la 88ème  brigade. L’attaque est précédée par une préparation d’artillerie qui doit durer 1 heure. L’attaque se déclenchera à 19 heures.

Le commandant du 1er bataillon (qui a remplacé le 3ème) rend compte que les tranchées allemandes ont été renforcées par du personnel et surtout des mitrailleuses. L’attaque commandée pour 19h00 se réduit à l’envoi de quelques patrouilles qui confirment l’impression du commandant du 1er bataillon. Ordre est donné alors de rester sur nos positions, de les organiser et de relier à la tranchée de première ligne le talus conquis.Des renforts allemands sont vus sur la crête entre Villers-Carbonnel et Barleux, se dirigeant vers le boyau Maurice et le chemin creux.

Vers 21 h le Cdt du 4ème bataillon reprend liaison avec la 13ème Cie qui s’était maintenue dans les premières lignes allemandes. Les pertes subies sont considérables et les débris se replient dans les tranchées de départ.

Pertes : pour l’ensemble du régiment, les pertes sont de 21 officiers et 450 hommes de troupe.

Marcel Cailleau disparait le 4 septembre 1916 devant Barleux, à 5 km au sud-ouest de Péronne, dans la Somme. Il n’avait pas encore 21 ans.

Le jugement suite à sa disparition a eut lieu le 14 avril 1921 à Cholet et a été transmis aux Cerqueux le 18 avril 1921.

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[1] Voir ses frères Joseph et Basile