Vers 1873, Monsieur Deveau, un vénérable vieillard des Cerqueux de Maulévrier, dont la mémoire était riche en souvenirs, racontait à un ancien instituteur cette macabre découverte faite en 1831 sous le chœur de l’église.
« Le jour d’une petite fête, nous étions réunis plusieurs jeunes gens de mon âge lorsque le curé Vaillant vint demander des hommes de bonne volonté pour travailler à l’église dont on venait de démolir le chœur.
Il fallait, disait-il, dans l’intérêt du culte, la reconstruire le plus promptement possible. Nous nous y rendîmes  tous et on nous a employés  à  creuser les nouvelles fondations.
Nous creusions à la place où il y avait l’autel, c’est-à-dire au fond du chœur, lorsque tout à coup nos pioches rencontrèrent une porte. Cette découverte excita vivement notre curiosité. Chacun croyait découvrir là un trésor caché pendant la Révolution. En un instant la porte fut enfoncée et nous entrâmes dans un caveau à hauteur d’homme, parfaitement vouté et dans lequel  se trouvaient quatre grands cercueils en plomb.
Nous nous empressâmes de les ouvrir. Plusieurs d’entre nous  croyaient encore au trésor et se figuraient qu’il était caché dans ces cercueils. Mais quelle déception ! Les deux premières bières ne contenaient que des cendres et les deux autres des têtes très grosses et des os de jambes qui nous parurent d’une longueur extraordinaire.
Chose à remarquer, ces cercueils, quoique en plomb, étaient très légers, attendu que les parois en étaient minces comme du papier, ce qui prouvait sans doute qu’ils étaient très vieux.
Depuis cette époque je n’ai plus entendu parler des cercueils. On m’a seulement dit que le curé Vaillant avait fait convertir en balles le plomb des cercueils. Ces balles  étaient destinées aux Chouans. » (Seconde chouannerie)
Le père Deveau ajouta qu’il croyait se souvenir qu’une très vieille femme lui avait dit qu’elle avait eu connaissance qu’une noble dame était morte en couches après avoir donné le jour à deux enfants qui moururent aussi. Cette dame et ses deux enfants avaient été inhumés sous l’autel de la Sainte Vierge.
Ouest-Eclair 24/4/1939