Dans son livre « La petite église dans la Vendée et les Deux-Sèvres » édité en 1982, Auguste Billaud décrit un fait qui s’est déroulé au village de la Trévellière.
« le 27 février 1805, les gendarmes de Châtillon sur Sèvre sont à la recherche de prêtres insoumis au Concordat. Sur les quatre heures du matin, neuf cavaliers cernent, sans bruit, la Trevillière de Saint Aubin de Baubigné « soupçonnée de repaire aux prêtres qui sont insoumis ». « Pendant trois heures, la troupe s’y tient aux aguets. Au petit jour les gendarmes se ruent dans la ferme. Sous les yeux des paysans goguenards, ils se livrent aux recherches les plus minutieuses. » « Après avoir visité tous les appartements meublés en bois nous avons fouillé dans les toits aux bœuf pailler chaumier et tous les enclos et champ des allantoure » affirme le rapport du brigadier. Ce fut en vain : le « repaire » ne recelait personne.
(archives départementales des Deux-Sèvres)
« Le même jour à la même heure, dans la même commune, une perquisition du même genre s’effectua chez Cochard à la Séverie, avec le même succès. L’expédition nocturne de la maréchaussée n’aboutit pratiquement qu’à un résultat, le seul qu’on ne cherchât point : elle sema l’alarme chez les dissidents« .
Pour compléter ces faits, nous dirons que les gendarmes avaient de bonnes raisons de s’inquiéter. En effet, depuis ce temps-là, la tradition rapporte qu’effectivement, des prêtres réfractaires venaient se cacher dans le village de la Trévellière et y disaient la messe dans la grange.

TR2V

 

Cette pierre de granit imposante, maçonnée dans un jambage de porte d’écurie, sur laquelle est sculpté un calice (voir photo) et qui aurait pu servir d’autel serait-elle la preuve de ces cérémonies religieuses clandestines ?

Document confié par L.L. tiré de l’exposition sur les villages de Saint-Aubin de JP Emereau.