Albert, Arsène François CHARDONNEAU est né à La Ménardière de Saint Aubin de Baubigné (79) le 09 avril 1893. Ses parents s’appelaient Louis, Octave Chardonneau et Marie Braud.  Octave décédera avant 1912 et Marie se remariera avec Baptiste Body. Le couple, agriculteurs, s’établit à « La Grande Troche » des Cerqueux de Maulévrier (49)

Albert est agriculteur, a les cheveux châtains, les yeux bleus et mesure 1m66.

Il est le frère de Daniel et le beau-frère de Clément Girard du Poizat. Daniel et Clément reviendront de la guerre et Daniel créera la section des Anciens Combattants des Cerqueux avec André Barreau en 1920.

Il porte le n° 795 au recrutement de Cholet.

Il est d’abord incorporé le 17 décembre 1914 pour faire ses classes au 66ème RI de Tours puis sera transféré le 13 mars 1916 sous le matricule 7130  au 174ème RI comme seconde classe.

En juillet 1915 il est dans la somme, à 5 kms d’Amiens.

Il est blessé, sans doute légèrement, fin septembre 1915, et évacué le 30 septembre. Il séjourne au dépôt en convalescence, revient en permission aux Cerqueux à Noël 1915, et retourne au front en janvier 1916.

Fin février 1916, il revient en permission à nouveau et repart pour le front de Verdun à la mi-mars 1916.

Verdun-Douaumont

Le 1″ mai 1916, le général Pétain était élevé au commandement du Groupe des Armées du Centre, lequel comprenait, outre la 2ème  Armée (Armée de Verdun), les 4ème et 5ème Armées (Champagne et Aisne, entre Reims et Vailly).

Il établissait aussitôt son Quartier Général à Bar-le-Duc, montrant ainsi que sur le vaste front où il dirigeait désormais les opérations, c’était Verdun qui restait pour lui le point capital.

Le 174ème RI subit de nouveaux assauts de l’ennemi le 5, le 6, le 7enfin, cette fois avec des forces considérables.

De plus, l’attaque sur la rive gauche était conjuguée avec une offensive sur la rive droite, entre la lisière sud du bois d’Haudremont et la ferme de Thiaumont.

Le seul résultat était de placer la cote 304 dans le no man’s land; car, si nos troupes avaient dû fléchir devant des assauts aussi violents et aussi répétés, notre artillerie interdisait la crête à l’occupation adverse.

Depuis le 5 mai, le 174ème RI est en première ligne. Dans la nuit du 5 au 6, une attaque est montée par une demi-compagnie du 174ème  RI et 40 grenadiers du régiment marocain sur la tranchée Conder et le boyau Vigouroux.

Le 7 mai, à 9h15, l’ennemi se porte à l’attaque entre la carrière d’Haudremont et la tranchée Morchée. Il est repoussé au nord  de Thiaumont.

L’observatoire de Thiaumont est  soumis à un tir acharné et, sous les coups des gros projectiles, il s’effondre, ensevelissant la moitié de la 1ère compagnie.

Vers le milieu de l’après-midi, une nouvelle attaque sur le front du 174ème RI, dans le secteur de Fleury, est fauchée avant d’avoir atteint nos lignes. Une deuxième  et une troisième attaque  échouent. Entre chaque attaque, l’artillerie allemande martèle avec fureur les lignes du 174ème.

Ces furieux assauts ont étés menés par 5 divisions allemandes.

Le 7 au soir, il pleut et il fait froid. Le 174ème RI repousse à la grenade de nouvelles attaques. « Nous  sommes esquintés par toutes ces attaques, nous ne tenons plus debout » disent les  survivants.

Depuis 3 jours le régiment d’Albert Chardonneau est situé au nord-est de la ferme de Thiaumont, près de l’ouvrage Vigouroux et de la tranchée de Morchée au sud du bois du même nom. (300 m  à l’ouest du fort de Douaumont et 600 mètres au nord du village de Fleury.)

D’après le JMO, au 5 mai, « les petits postes allemands sont distants d’une longueur variant de 10 à 60 mètres » !!

Journal de Marches et d’Opérations du 7 mai :

De 5 heures à 9 heures, bombardement formidable avec obus de tous les calibres sur nos 1ères lignes, les PC et les tranchées de 2ème ligne.

A 9h15, une violente attaque allemande se déclenche sur tout notre front. Nos mitrailleuses, qui avaient été pour la plupart rentrées dans des abris pendant le bombardement, sont sorties aussitôt qu’il cesse et sont en place pour recevoir les vagues allemandes.

Mort AlbertMalgré le bombardement très meurtrier, malgré que, coup sur coup, les obus aient presque nivelé des éléments de tranchées et enterré ou blessé des camarades, les officiers, gradés et soldats de toutes nos unités se sont cramponnés au sol.

Mitrailleuses et fusils ont fauché successivement les vagues de l’infanterie allemande.

Vétérans et jeunes soldats de la classe 1916 étaient enthousiasmés de voir les vagues allemandes se briser sous leurs feux et montaient sur les parapets pour mieux voir et atteindre plus sûrement ceux des ennemis qui étaient encore debout. Après 12 jours employés dans un secteur bombardé, à l’organiser défensivement, à progresser sans relâche pour avancer les petits postes et harceler l’ennemi, après avoir fourni une attaque qui nous a permis de gagner des portions de tranchées ou d’ouvrages ennemis dont la possession améliorait considérablement le front du secteur ; le régiment a supporté avec un calme et un stoïcisme exemplaire, deux bombardements formidables suivis chacun de plusieurs vagues d’assaut de la part des allemands.

La 4ème vague ennemie une fois abattue et alors que pas un allemand n’avait pu pénétrer dans nos tranchées, notre situation était intacte et nos hommes commençaient immédiatement à  remettre en état nos tranchées qui étaient bouleversées par le bombardement.

Il est porté disparu, mort pour la France, le 7 mai 1916 à Douaumont (Meuse). Il avait tout juste 23 ans.

JMO PERTES 2

Le jugement est rendu le 28 avril 1921 à Cholet, et transmis aux Cerqueux le 13 mai 1921.

Il est possible que ses restes soient dans l’ossuaire de Douaumont, si l’on en croit ces textes :

« A quelques pas de la ferme anéantie de Thiaumont, un ossuaire s’élève. Baraquement en planches au toit duquel flottent nos couleurs.

Le commandant Lespinasse, attaché à l’état-major de la place  de Verdun, citait ces chiffres : « Il y a 600 000 soldats français mais 30 000 à peine ont été identifiés (…) « 

Douaumont

L’ossuaire de Douaumont : Jusqu’en septembre 1927, les restes des soldats tombés sur le champ de bataille de Verdun furent rassemblés dans un ossuaire provisoire constitué d’un baraquement Adrian qui se situait aux abords de l’ancienne ferme de Thiaumont, à quelques centaines de mètres de l’ossuaire actuel. Cet ossuaire provisoire était gardé par l’abbé Noël qui guidait les familles de disparus dans leurs recherches et accueillait pèlerins ou délégations venues rendre hommage « aux morts de Verdun ».

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