Henri, Adrien VERGNAULT est né le 4 septembre 1894 aux Cerqueux. Il est le fils de Henri, Victor Vergnault, né en 1862, cultivateur à La Grande Troche et de Marie-Delphine Hay, née en 1862 et décédée avant 1914. Ces derniers se sont mariés le 19 février 1889, aux Cerqueux.

C’est un agriculteur de 1m69, aux cheveux châtains et aux yeux roux.

Il porte le n° 958 au recrutement de Cholet et est incorporé au 109ème RI de Chaumont le 08 septembre 1914 puis il intègre le 20 mai 1915 le 170ème RI comme seconde classe,  Matricule 11691. Ce régiment combat alors à Notre-Dame de Lorette.

Pour une raison indéterminée, il a été déclaré inapte du 15 février, juste avant Verdun, au 18 avril 1916 par la commission spéciale de Chaumont.

Il s’est marié aux Cerqueux lors d’une permission le 3 septembre 1918, la veille de ses 24 ans, avec Marie-Bernadette Bourgeois.

L’offensive Française en Champagne et en Argonne Fin sept-octobre 1918

Le 26 septembre, à 5 h25, les infanteries Française et Américaine se lancent à l’assaut. Seuls, les obstacles accumulés ralentissent l’élan des assaillants, car les Allemands sont prostrés dans leurs abris et leur artillerie ne réagit que mollement.

La 22ème division Française, celle du Chemin-des-Dames dont le général Spire a pris le commandement, s’empare du tas de gravats qui fut la Ferme Navarin; les divisions Françaises des Généraux Michel et Schmidt enlèvent brillamment la Butte de Souain et le mont Muret au cours de combats acharnés où les 149ème,  158ème,  170èmeet 174ème, 409ème  régiments d’infanterie et les 1er et 31èmebataillons de Chasseurs se couvrent de gloire; les Tirailleurs de la 2ème division Française chassent l’ennemi de la Butte du Mesnil, et les 163ème,  215ème et 363ème  régiments d’infanterie  de la division Française du Général Leboucq conquièrent les hauteurs de la rive nord de la Dormoise.

Gouraud lance son offensive le 26 septembre d’Aubérive à Ville sur Tourbe, après une préparation d’artillerie de six heures. Les Allemands imitent la manœuvre française de juillet 1918 mais ne la réussissent pas. Toutes les positions clefs sont prisent par débordement, les chars prennent d’assaut les positions trop organisées. Au soir les Français sont à Sommepy après avoir franchi cinq réseaux successifs de fils barbelés et fait 7 000 prisonniers. Les Allemands contre attaquent sur les flancs de la percée sans résultat, le 27 Sommepy, Gratreuil tombent, le 29 Manre, Séchault, Bouconville et Servon, le 30 Aure et Marvaux. Le trois octobre le nord de Saint Marie tombe enfin.

Navarin GE

L’historique du 170ème RI décrit ces jours d’offensive : A cette date, (3 août) il occupe les positions de 1ère ligne dans le secteur du Cameroun (Bois de Spandau, Bois Sabot), en Champagne.

Dans ce même secteur, le 26 Septembre à 5h25, le Régiment attaque les positions ennemies; le premier objectif est atteint à l’heure fixée. Mais l’ennemi a disposé de nombreuses mitrailleuses pour couvrir sa retraite et la progression devient difficile. Cependant, à 13 h, la tranchée de résistance est complètement nettoyée. A 14 h, l’attaque est reprise et notre progression continue, malgré les contre attaques ennemies, toutes arrêtées par nos feux.

Le 27, le Bataillon de tête progresse à partir de 8 heures ; les Compagnies avancent difficilement; des fortins puissamment organisés résistent et doivent être enlevés à la grenade. Néanmoins, notre première ligne atteint la voie ferrée de Challeranges à Somme-Py. Le 28 l’attaque est reprise par un Bataillon. Franchissant sous un tir violent d’artillerie et de mitrailleuses la route Somme-Py-Maure, il atteint le Bois de l’Agneau, qu’il dépasse. La progression reprend l’après-midi, mais nos vagues d’assaut sont clouées sur place par de nombreuses mitrailleuses ennemies en position aux lisières du Bois de l’Epine. C’est à ce moment que le Lieutenant-colonel CHABLET, venu sur place se rendre compte de la résistance à laquelle se heurte son bataillon de tête est tué au milieu de la 6ème Cie. Le Chef d’Escadrons de la FERRONNAYS, prend le commandement du Régiment.

La progression devient impossible, le Régiment s’établit sur ses emplacements, violemment battus par l’artillerie ennemie.

Pendant 4 jours, le 170ème est placé en soutien d’un Régiment qui l’a doublé. Le 3 à 5h50, il dépasse ce Régiment et attaque la tranchée d’Aure. Mais il est vite arrêté par les mitrailleuses qui se  révèlent dans les bois de la pente Sud de la Croupe d’Orfeuil et la conquête de la crête doit être abandonnée ce jour-là pour être reprise après une préparation plus complète.

Depuis le 26 Septembre aucune journée n’avait été aussi coûteuse pour le Régiment.

Pertes : le 29 septembre, le régiment a eu 8 tués et 52 blessés

Henri Vergnault est tué à l’ennemi ce jour-là, à 5 heures du matin, par éclats d’obus, à la ferme Navarin, au nord du camp de Suippes, sur la commune de Sommepy (51).

Emplacement de la ferme Navarin

Monument de la ferme Navarin et traces de tranchées

Son acte de décès est transmis le 20 mars 1919 à la mairie des Cerqueux.

Autour de la Ferme Navarin où il a été tué, il existe 4 Cimetières répertoriés totalisant 11 600 noms.

Souain La Crouée : 9 950 noms
Souain Opéra, Légion : 300 noms
Souain Navarin : 184 noms
Souain Navarin plaques : 1 334 noms

Henri Vergnault ne se trouve pas dans les cimetières concernés comme soldat connu.

Pour mémoire, les 2/3 des soldats des cimetières n’ont pu être identifiés. Soit parce que les inscriptions sur les tombes provisoires ont été effacées, soit que plusieurs soldats ont été inhumés dans une fosse commune, soit que leurs corps ont été retrouvés après la guerre sans marque d’identification.

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