Moïse, Eugène Marie BODET est né le 1er mars 1896 aux Aubiers (79) Il a les cheveux blonds et les yeux bleus, il mesure 1m53.  Ouvrier agricole, il est gagé à la Hayère. Il est le fils d’Eugène Bodet, cultivateur, né en 1866, demeurant au Pavillon des Aubiers et de Julie Thomas, née en 1871.

Il porte le n° 1805 au recrutement de Parthenay.

Il est incorporé le 6 septembre 1916 au 77ème RI de Cholet, puis versé le 7 juin 1917 au 135ème  RI d’Angers. Le 4 novembre 1917 il est affecté comme 2ème classe au 8ème régiment de zouaves sous le matricule 44 666.

Le contexte : Dans la nuit du 23 au 24 avril, un bombardement de six heures prépare l’attaque d’une vingtaine de divisions, qui se déclenche le 24, à 5 heures du matin, entre Villers-Bretonneux et le bois Sénécat, encore à la soudure franco-britannique.

Rawlinson perd Villers-Bretonneux et est refoulé du bois de Hangard jusqu’aux lisières de Cachy.

Au sud de la Luce, Debeney est refoulé de quelques centaines de mètres jusqu’aux abords d’Hailles, mais il conserve ses positions du bois Sénécat. C’est surtout sur Hangard que l’ennemi a concentré ses efforts.

regiment fin avril

Positions du régiment (JMO du 8ème zouaves)

Cependant Foch a renforcé cette partie du front et donné l’ordre de reprendre Villers-Bretonneux, (50e et 55e régiment d’artillerie) magnifique observatoire qui marque le point culminant du plateau descendant entre Somme et Avre en pente douce vers Amiens.A midi, il s’emparait du cimetière; à 15 heures, il entourait la localité, mais il ne réussissait à en chasser nos troupes (3e, 14e, 41e régiment d’infanterie) qu’à 18 heures, après de multiples assauts et au prix d’effroyables pertes. Une contre-attaque y ramenait encore nos soldats dans la nuit; et seule, l’intervention de divisions fraîches obligea enfin le général Debeney à replier sa ligne à 150 mètres à l’ouest de ces ruines.

Donc, le 25 avril, les Australiens chassent l’ennemi de Villers-Bretonneux, lui enlevant 600 prisonniers.

Le 26 avril, à 5 heures du matin, la Division marocaine prend pour objectif le Monument, au sud de Villers-Bretonneux, et la corne nord du bois de Hangard ; d’autres éléments attaquent le bois de Hangard; la 131ème division française marche contre le village de Hangard et contre la cote 99.

Ni les formidables barrages d’artillerie lourde et de mitrailleuses, ni l’âpre résistance d’un ennemi très nombreux n’arrêtent l’élan de nos troupes.

Le soir, le Monument est enlevé ainsi que le village de Hangard dans lequel la ligne, se fixe, et la moitié du bois.

A 19 heures, une violente attaque allemande était encore brisée à Thennes.

En somme, le plus clair des avantages réalisés par la grande offensive allemande du 24 était annihilé.

A peine une centaine de mètres carrés d’un terrain bouleversé, qui ne contenait aucune position intéressante, étaient le seul gain d’un ennemi qui avait fatigué et fortement endommagé dans cette affaire 15 nouvelles divisions.

Historique du 8ème zouave

Après leur terrible coup de boutoir du 21 Mars, les allemands veulent s’emparer d’Amiens et couper l’armée britannique de l’armée française. Pour prendre Amiens, il faut être maître du fameux plateau de Villers-Bretonneux. Les allemands montent une attaque avec des troupes fraîches. Les zouaves ne l’attendent pas, ils attaquent les premiers.amiens

L’action va s’engager dans des conditions difficiles. le régiment est prévenu le 25 avril à 14 heures. Il faut relever, dans la nuit, des troupes australiennes dont la ligne est flottante.

Les reconnaissances, faites sous des feux violents, sont pénibles. Toute la nuit se passe à disposer les troupes, une longue nuit de fatigue sans sommeil.

Les bataillons sont l’un derrière l’autre.

Il s’agit d’enlever le monument de Villers-Bretonneux.

A l’aube, à 5 h 15, le régiment s’ébranle parmi les blés et les cultures. Les compagnies de tête suivent le barrage roulant, gravissent les pentes, arrivent à la crête, mais ne peuvent déboucher.

Les sections de tête perdent 50 % de leur effectif. Prises de face et d’enfilade par des feux de mitrailleuses, elles s’accrochent au terrain sans reculer d’une semelle, malgré la violence des feux d’artillerie.

L’après-midi, une nouvelle tentative est faite. Les reconnaissances gagnent une centaine de mètres. Si le Monument n’a pu être atteint, l’opération n’en est pas moins un succès. Elle a prévenu une attaque et désorganisé deux divisions allemandes mélangées au cours d’une  relève.

Le chef d’état-major du corps australien, dont les zouaves avaient, les jours précédents, admiré la froide bravoure et l’indomptable énergie, exprima au  colonel, en terme émus, l’admiration de ses troupes pour la magnifique tenue et l’habilité manœuvrière du régiment sous le feu.

Pendant quatre jours, le 8èmeZouaves organisa le terrain, sous un marmitage en quelque sorte fantastique, puis s’en fut vers, un nouveau destin.

Moise Bodet a été grièvement blessé (Fracture de la colonne vertébrale par éclat d’obus) ce jour là, le 29 avril 1918. Transporté d’abord au poste de secours régimentaire il est décédé le même jour des suites de ses graves blessures à l’ambulance 5/68 de Dury, au sud-ouest d’Amiens, dans la Somme.Il avait 22 ans.

Son acte de décès est transmis le 8 novembre 1918 aux Aubiers. 

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Il est enterré à Amiens, dans la nécropole nationale Saint-Pierre, sous la tombe individuelle n° 244. Le cimetière Saint-Pierre – Cimetière de guerre créé durant la guerre- est aménagé en Nécropole Nationale par le regroupement de 1.372 corps issus des cimetières: communal de la Madeleine, britannique de Dury-les-Amiens, de l’asile départemental et de la colonie scolaire de Dury-les-Amiens.

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