Auguste, Etienne, Noël, VIVION (dit Augustin) est né le 25 décembre 1894 aux Cerqueux. Il est le fils de Alexis, Calais Vivion, né en 1856, cultivateur à l’Augerie et de Marie-Louise Brossier, née en 1861
C’est un agriculteur d’1m63, aux cheveux châtains et aux yeux roux.
Il est incorporé le 10 septembre 1914 au 37ème RI de Nancy.
En juillet 1916 il participe à la première phase de l’offensive de la Somme, vers Curlu, à 40 kilomètres à l’est d’Amiens. A cette occasion il reçoit la citation n°20 à l’ordre du régiment le 22 juillet 1916 : « Agent de liaison d’une endurance extrême. Malgré le bombardement et le tir des mitrailleuses ennemies, a assuré une transmission parfaite des ordres pendant les journées des 5 et 6 juillet 1916 ». Il est décoré de la croix de guerre.
En avril 1917 débute l’offensive du Chemin des Dames, dans l’Aisne. Le 16 avril, de violents combats se déroulent dans le ravin du Paradis pendant toute la journée. Les installations défensives allemandes jouent particulièrement bien leur rôle : non complètement détruites par les bombardements, les mitrailleuses de l’est du bois retardent considérablement l’avancée de nos troupes. Elles tirent jusqu’au dernier moment, capturées ou anéanties par les vagues d’assaut.
Le bois du Paradis (a)
« La lutte dans le Bois du Paradis fut rude. Contrairement à ce que l’on croyait, la plupart des abris de l’ennemi adossés à la pente sud du ravin n’avaient aucunement souffert des effets de notre préparation d’artillerie ; ils étaient intacts et regorgeaient de monde. Cependant, l’ennemi se voyant traversé tourna ses mitrailleuses et prit par derrière les premières vagues d’assaut qui gravissaient la pente nord du Bois du Paradis jusqu’au moment où les nettoyeurs mirent fin à cet état de choses. » (JMO du 1er Régiment de Tirailleurs).
Le 25 avril, après une préparation d’artillerie d’une violence exceptionnelle qui dura une heure et demie, les allemands déclenchèrent une attaque sur le front du 2ème bataillon. Seuls quelques groupes ennemis purent arriver jusqu’à la tranchée de la Saale, mais pour en être aussitôt rejetés par une contre-attaque aussi rapide que brillante des 5 et 6ème compagnies.
Cette affaire, glorieuse pour le régiment, nous coûtait 68 blessés et 23 tués.
Le 27 avril, l’ennemi bombarde nos premières lignes toute la journée. Nous avons 1 tué et 6 blessés.
C’est ce jour là qu’Augustin Vivion est blessé par éclats d’obus, dans le bois du Paradis, sur le versant sud du Chemin des Dames, à quelques hectomètres à l’ouest de la sucrerie de Cerny-en-Laonnois dans l’Aisne.
Il est hospitalisé à l’hôpital bénévole 15bis de La Ferté-Vidame près de Chartres (Eure et Loire).
Il y décède le 13 septembre 1917, d’un grave ictère infectieux suraigu. Il n’avait pas 23 ans.
Un secours de 150 frs a été versé le 24 janvier 1918 à Mr Vivion père.
Pour terminer, le bulletin municipal des Cerqueux de janvier 1997 relate :
« Un habitant de la commune, Calais Vivion, avait quatre de ses fils (Louis, Calais, Augustin et Prosper) et deux de ses gendres qui étaient partis pour la guerre 14/18.
Il avait fait la promesse que si tout le monde en revenait vivant il ferait construire une chapelle en remerciements. Ce fut le cas, même si l’un des fils mourût de ses blessures très peu de temps après la fin de la guerre. »
La chapelle construite à l’Augerie fut inaugurée en 1922.
En réalité Augustin est décédé avant la fin de la guerre et inhumé dans la tombe familiale du cimetière des Cerqueux. (Ci-dessous)
(a) Photo par http://dictionnaireduchemindesdames.blogspot.fr