Gabriel, Henri BODY est né aux Cerqueux le 8 juin 1892. C’est un agriculteur de 1m83, grand pour l’époque, aux yeux clairs et cheveux châtains.
Il est le fils de Louis Victor Body, né en 1856, fermier à La Sévrie du Moulin et de Marie-Louise Sachot, née en 1863. Il a un frère jumeau, Michel.
Il porte le n°1121 au recrutement de Cholet.
Il est incorporé le 9 octobre 1913 au 10ème bataillon de chasseurs à pied sous le matricule 3347, puis, après ses classes, il est transféré le 27 décembre 1913 au 8ème régiment d’artillerie à Epinal. Le 1er novembre 1915, il est affecté comme canonnier de seconde classe au 112ème régiment d’artillerie lourde, qui vient de se créer, sous le matricule 15452.
Historique
Mercredi 28 juin
Les Allemands ont procédé à une attaque sur la partie du village de Fleury que nous occupons. Ils ont été complètement repoussés. Sur les Hauts-de-Meuse, une tentative à la grenade sur nos positions, près de Mouilly, a échoué sous nos feux
Quelques jours avant que le 112ème ne sorte de positions, un autre de nos groupes, le 3/3, entrait à son tour dans l’enfer de Verdun. Il occupait, le 18 juin, une position à 400 mètres à l’ouest du fort des Bois-Bourrus et note laconiquement sur son journal de marche : « Le secteur est très actif. » Il souffre des gaz pendant les préparations d’attaques du 22 et du 23 juin, ce qui ne l’empêche pas de contribuer à l’échec de ces attaques, et de harceler sans trêve l’ennemi sur ses points de passage et ses pistes de ravitaillement.
D’un bout à l’autre de l’interminable bataille, le 112ème R. A. L. avait été représenté dans les sanglants vallons de la Meuse, où presque tous les régiments de France sont venus tour à tour verser leur sang, et tenir jusqu’à la mort sur des positions infernales. Leurs 95, leurs 105, leurs 120 avaient donné à pleine voix dans le grand concert des artilleries déchaînées. les officiers et les hommes de ces groupes avaient eu leur part dans ce miracle de l’énergie humaine qui fut la défense de Verdun.
Journal de marches et d’opérations du 112ème Régiment d’Artillerie Lourde
28 juin 1916 – A Verdun, menace d’attaque allemande, vers le soir, dans le ravin de la dame. Le 8ème groupe prend part à des tirs de barrage et de concentration sur cette région. La 31ème batterie perd, par suite de tirs ennemis : 4 servants tués, un maréchal des logis, un brigadier et trois servants blessés. De plus, deux conducteurs de la même batterie sont blessés par accident au passage à niveau du Moulin brûlé. A la suite d’accidents de tirs, la 30ème batterie n’a plus que 2 pièces disponibles et la 31ème, une.
Gabriel Body est tué au combat sur sa batterie de 155 court le 28 juin 1916 à 20 heures au « Bois des Essarts », près de Verdun (Voir JMO ci-dessus). L’acte est transmis le 12 août 1916 aux Cerqueux. Il avait 24 ans.
Il est enterré dans le cimetière militaire de Belleray (Meuse) sous la tombe individuelle n° 176.
D’une surface de 72 ares, la nécropole nationale de Belleray a recueilli 1234 militaires morts pour la France (210 gradés et 1024 soldats dont 45 soldats inconnus) dont 1123 pour la période de 1914-1918 et 111 pour la période de 1939-1945.
65 tombes sont ornées d’une stèle musulmane et une stèle est israélite.
Les morts de 1914-1918 tombèrent lors de la bataille de Verdun; ceux de 1939-1945 faisaient partie de l’Armée d’Afrique, lors des combats de la Meuse en 1940.
Ce cimetière fut créé pendant la Grande Guerre, en 1916, pour y inhumer les blessés décédés dans les hôpitaux militaires de Verdun.
À l’origine, chaque tombe était entourée d’un cadre de bois de hauteur variable donnant un aspect touffu, disparate. La croix de bois portait le nom et le régiment, ainsi qu’une cocarde ronde, tricolore, en tôle.
Une délibération du 8 août 1920 « officialise » la présence du cimetière militaire de Belleray.
À 100 mètres de l’extrémité Est du village, sa présence reste discrète tout en demeurant dans l’intimité spirituelle d’une commune particulièrement éprouvée. Il borde la Meuse, rivière devenue un mythe à travers le monde par son symbole de ligne infranchissable autour de la place forte de Verdun. Cette nécropole est longée par le chemin de la Falouse que des milliers de blessés ont suivi, de l’hôpital de Bévaux à celui de Dugny, dans un long calvaire. Ceux, trop faibles, qui n’ont pu supporter cette ultime étape, ont été enterrés dans ce cimetière dit « d’ambulances ». Dans ce lieu, le pèlerin devine les côtes de Meuse où tant de sang a été répandu, avec les dômes boisés des forts Saint Michel, Tavannes et le prestigieux Souville où s’est brisée l’extrême percée de l’ennemi.