Léon, Auguste, BAUDRY est né le 25 octobre 1895 aux Cerqueux. Il est agriculteur aux cheveux châtains et yeux gris et mesure 1m68.
Il est orphelin très jeune. Son père, Camille Baudry, fermier à La Robardière, né en 1850, décède le 6 mars 1901 aux Cerqueux, et sa mère, Joséphine, Marguerite Coutant, née en 1856 est décédée le 22 avril 1906 aux Cerqueux. (Orphelin de père à 6 ans et de mère à 11)
Il porte le matricule n° 1119 au recrutement de Cholet.
Il a tout juste 19 ans lorsqu’il est incorporé pour faire ses classes à partir du 17 décembre 1914 au 90ème Régiment d’infanterie de Châteauroux sous le matricule 6957. Il est ensuite intégré comme soldat au 114ème Régiment d’infanterie de Saint-Maixent sous le matricule 9474.
Septembre 1915 en Artois.
Le 25 septembre (le même jour que l’offensive principale en Champagne), à 12h25, l’attaque d’infanterie se déclenche dans le Pas de Calais, près d’Arras. La cote 103 est fatale aux deux vagues successives. L’assaut est brisé et les audacieux qui atteignent les tranchées ennemies sont faits prisonniers. Le régiment a perdu 600 hommes.
A 13 heures commence une pluie qui dure presque toute la journée, rendant très pénible la progression en terrain libre et particulièrement difficiles les mouvements dans les boyaux remplis de boue.
En fin de journée, les résultats, très inégaux, se résument ainsi :
Nuls à droite (9ème et 17ème Corps d’Armée) ; peu marqués au centre (12ème et 3ème Corps d’Armée, droite du 33ème Corps) où la première ligne allemande n’est enlevée que partiellement; à gauche, par contre, très satisfaisants : la gauche du 33ème Corps d’Armée a pris le château de Carleul et le cimetière de Souchez, le 21ème Corps d’Armée atteint la route Souchez-Angres.
D’autre part, les troupes anglaises ont emporté d’un seul élan les lignes allemandes, s’emparant de Loos et atteignant, à l’est, les abords immédiats d’Hulluch et la cote 70.
Le 26 septembre. Il importait d’assurer les opérations du lendemain en s’efforçant d’exploiter les premiers succès obtenus. Tel est le but des attaques qui se poursuivent le 26 septembre.
Au cours de cette journée, les progrès continuent à la gauche de la 10ème Armée.
Souchez, qui défiait tous nos efforts depuis si longtemps, tombe en notre pouvoir.
Ce village, enfoncé dans une cuvette humide et verte, et son bastion avancé, le château de Carleul, étaient organisés de façon formidable. Par des travaux de dérivation du ruisseau de Carency, les Allemands avaient transformé tout ce bas-fond en un marais qui paraissait infranchissable.
D’autre part, les batteries allemandes installées à Angres prenaient, au nord, le vallon en enfilade; et derrière les crêtes 119-110, une puissante artillerie contrebattait la nôtre.
Journal de marches et opérations du 25 septembre 1915 du 114ème RI :
Dans la matinée du 25 les compagnies perfectionnent leurs abris et se préparent à l’attaque.
A 12H25, le signal de l’attaque est donné. La 1ère vague atteint en partie le chemin de la côte 103 où elle se heurte presque partout à des réseaux de fils de fer incomplètement détruits.
Vers 13h30, apprenant que notre gauche est à peu près fixée et que la droite semble progresser (très grandes difficultés de communication), le Colonel décide de porter les 3 compagnies de droite du 1er bataillon ainsi que la 12ème compagnie qui n’a pas encore été engagée, en renfort du 2ème bataillon.Certains éléments arrivent cependant dans les tranchées allemandes où ils sont « cueillis au vol » et faits prisonniers. La 2ème vague part et vient peu à peu se fondre avec la première aux mêmes emplacements. Chacun creuse rapidement des trous individuels en raison des tirs de mitrailleuses et de mousqueterie. La 3ème vague s’avance jusqu’à la parallèle B tandis que la 10ème compagnie est refoulée jusqu’à cette même parallèle.
Mais la difficulté de communication d’abord, de circulation ensuite, font que ces unités ne débouchent que vers 15 heures et sont immédiatement arrêtées par le feu violent des mitrailleuses ennemies. Le Colonel envoie même l’ordre à la 1ère compagnie qui partait en avant à gauche d’opérer le même déplacement vers la droite. Mais elle est coincée dans les boyaux et à 16 heures n’a toujours pas débouché.
Les pertes sont déjà très fortes. Il faudrait une nouvelle préparation d’artillerie pour pousser plus loin. Le Colonel, pour ne pas perdre le terrain acquit, donne l’ordre au 1er bataillon de relever toute la première ligne et de se cramponner sur le terrain. Ce mouvement n’est achevé que vers 19H30. Mais il reste encore en avant des fractions de la 9ème et de la 11ème compagnie avec lesquelles le contact avait été perdu et qui ne peuvent rejoindre la ligne en arrière qu’à la nuit. Vers 20 heures l’ordre est donné au 125ème de relever le 114ème en première ligne, mouvement qui n’est complètement terminé que vers 4 h du matin. Les bataillons relevés vont prendre place par unités accolées, les têtes de bataillons dans le chemin creux, les queues dans Wailly et le Petit-Château dans l’ordre 3, 2, 1 à partir de la droite.
Pertes : – 6 officiers tués, 1 blessé, 1 disparu
– 66 hommes de troupes tués, 215 blessés, 257 disparus.
Léon Baudry est tué à l’ennemi le 25 ou 26 septembre 1915 à Wailly, à 5 km au sud-ouest d’Arras (62). Il avait tout d’abord été déclaré fait prisonnier. Il n’avait pas 20 ans.
Son acte de décès est transmis aux Cerqueux le 11 septembre 1921 après le jugement du 20 août 1921 du tribunal de Cholet. Je n’ai retrouvé aucune trace de sa sépulture mais il existait un cimetière Français à deux pas de la porte d’Amiens et de la citadelle. Il a été déplacé à Notre-Dame de Lorette dans les années 20.