Martial, Louis, Victorin, GIRARD est né à La Doutière de Saint Amand sur Sèvre le 17 novembre 1891. Agriculteur à la Touche des Cerqueux avec son père, il a les cheveux châtains et les yeux bleus et mesure 1.70 m.
Il est le fils d’Augustin Girard, né en 1843 et de Victorine Fortin, née en 1851 et décédée le 28 mai 1911 aux Cerqueux.
Il a un frère, Théophile.
Il porte le n°757 au recrutement de Cholet.
Il part au service militaire le 10 octobre 1912 au 20ème Régiment d’artillerie de campagne à Poitiers avec le matricule 3763. Il est nommé Maître-pointeur le 14 septembre 1913 et second canonnier-servant le 3 août 1914, au début de la guerre.
Les 20ème et le 220ème régiment de réserve d’artillerie de campagne sont formés à Poitiers. Au début de la guerre, le 20ème RAC est composé de 4 groupes :
– 3 groupes de canons de 75 modèle 97, chaque groupe étant composé de 3 batteries à 4 pièces. Ces 3 groupes constituent l’artillerie divisionnaire.
– 1 groupe d’obusiers de 155 mm qui constitue l’artillerie divisionnaire de la 59ème division d’infanterie
Les 1er et 2ème groupes sont envoyés dans le Nord de la France tandis que le 3ème groupe, transporté en Lorraine, participera à la défense de Morhange. La 21ème batterie de Martial GIRARD fait partie de ce 3ème groupe.
Ce 3ème groupe restera dans la région de Nancy-Pont à Mousson d’octobre 1914 à février 1916. Il participera aux combats du Xon et du bois Le Prêtre jusqu’en juillet 1915. La 21ème batterie est stationnée sur les hauteurs de Mousson et domine Pont à Mousson et la vallée de la Moselle. De l’autre côté de la vallée se situent le bois Le Prêtre et la Croix des Carmes.
Situé à 372 mètres d’altitude, le bois Le Prêtre domine tout le sud de la plaine de la Woëvre. Il fut, d’octobre 1914 à mai 1915, le théâtre d’une lutte incessante, à la suite de laquelle le bois resta aux mains des Français.
Attaques et contre-attaques se succèdent. On se bat dans les boyaux, derrière les barrages, à coups de grenades et les deux artilleries couvrent cet étroit espace de terrain de projectiles qui ébrèchent les parapets et comblent les boyaux. Enfin la dernière attaque se déclenche le 12 mai. Elle livre les blockhaus et, au-delà de la crête, les pentes nord. Les allemands restent accrochés sur les pentes Est et Ouest. Mais le bois est conquis et l’observatoire merveilleux que constitue cette hauteur appartient désormais aux Français.
Martial GIRARD est grièvement blessé par éclats d’obus (+ une fracture du fémur gauche) le 15 mai 1915. Voici ce qu’en dit le Journal de marches et d’opérations de sa batterie :
« Le 15 mai :
A 4h50, tirs sur une batterie repérée par des fumées sous le bois de la Côte.
Barrage à diverses reprises sur la route Vandières-Pagny.
A 14h20, tirs d’efficacité sur la batterie 104. Au cours de ce tir, le Maître-Pointeur Girard de la 2ème pièce est très grièvement blessé par l’éclatement prématuré d’un obus explosif.
Il insiste pour que le tir continue et que les soins à lui donner ne détournent pas ses camarades. Il est promptement secouru par les brancardiers divisionnaires et ramené au cantonnement… »
Il décède le 9 août 1915 des suites de ses blessures à l’hôpital auxiliaire n°14, annexe des beaux-arts de l’avenue Boffrand à Nancy. Il aurait eu 24 ans 3 mois plus tard.
Il est enterré à Nancy, au carré militaire « Nancy-Sud » dans la tombe individuelle N°52. Le carré de Nancy regroupe les soldats morts dans les hôpitaux de la Ville.