Nommé Capitaine de paroisse après « l’affaire » de Fontenay en 1793, Clochard du Pavillon fut tué lors de la bataille de Châtillon sur Sèvre, le 5 juillet 1793. En réalité il fut sans doute tué sur les landes du Temple.
Ecoutons Pierre Devaud : « Le capitaine Clochard du Pavillon a été thué a cette bataille de deux coups de fuzits différant, je lai vue morts.
Ce capitaine fut le premier nomé capitaine des Cerqueux pour le roi, il fut nomée un dimanche à la porte de l’église des Cerqueux. Avant de prendre la ville de Fontenais le Comte, niavet point de capitaine dans les paroisses, le monde allet de vollontet, il liavet une commitet par commune. »
Il n’existe aucune raison objective de douter de l’orthographe du nom. En effet, malgré la présence de nombreux porteurs du patronyme Cochard à La Sévrie, toute proche du Pavillon, il existe aussi aux Cerqueux de nombreux porteurs du patronyme Clochard à la même époque.
Certains ont pu aller assez vite en besogne en transformant peut-être un peu rapidement un Clochard en Cochard.
Il en est ainsi de « Un canton du bocage Vendéen-Souvenirs de la grande guerre-Melle 1891 »
Ce qui permet de « faire coller » le quasi-roman ci-dessous (et réciproquement):
« Le soir, quand l’ombre s’épaississait autour des métairies, un grand paysan coiffé d’un bonnet de laine rousse et vêtu de grosse serge bleue poussait sans bruit le portillon. Les femmes qui cassaient des noix, les hommes qui réparaient leurs outils se levaient et lui faisaient fête : « Bien le bonjour, Monsieur Henri, très honorés, Monsieur Henri… » Et l’on parlait des malheurs des temps, de M. Merle et de M. Logeais, obligés encore de se cacher pour dire la messe. On évoquait le souvenir de tel ou tel parti pour l’excursion de la Loire. Et François Cochard ? Mort au Mans. Et Fuzeau ? Mort à Dol. Et Pierre Bichon et louis Barbeau et Urbain Boulard et les demoiselles Chot et M. le curé Rabin ? Tous du voisinage, du bon terroir de Saint-Aubin, emportés, là-bas, par un vent de folie »
(« Henri de La Rochejaquelein, le généralissime de vingt ans », Jacques Nanteuil, 1952).
Quels étaient les « Clochard » susceptibles d’être Capitaine de paroisse aux Cerqueux en 1793 ?
On sait que les fratries ont été nombreuses aux Cerqueux à combattre dans les armées Vendéennes. Citons pour mémoire les Ayrault, Brouard, Drouet, Deniau, Cousinet, Olivier etc…
On sait aussi que Louis (ci-dessus) a combattu dès 1793 et qu’il a sans doute été accompagné de ses deux frères François et Joseph, à l’identique des autres fratries..
Si enfin on considère comme crédible la mort au Mans d’un François, frère du Capitaine…
Dans ce cas il ne nous reste plus que l’hypothèse « Joseph », né en septembre 1751, pour être celui qui fut l’éphémère Capitaine de la paroisse.
Au-delà du fait que Joseph a sans conteste la maturité nécessaire (47 ans) pour diriger une compagnie paroissiale au début des hostilités, il est important de noter que l’on ne retrouve pas son nom (pas plus que celui de son frère François) dans les actes d’état-civil des Cerqueux au XIXème siècle.
NB : Insistant sur les patronymes Cochard/Clochard, certains m’ont fait remarquer que François et Pierre Cochard étaient signataires du cahier de Doléances des Cerqueux et qu’en conséquence Pierre Cochard pouvait être le Capitaine.
J’en profite pour préciser ici que François était agriculteur à l’Augerie et décédera en 1823, à 74 ans, tandis que Pierre, charron, décèdera au bourg des Cerqueux à 61 ans.