Le texte du « Livre de la Gere » a été publié à plusieurs reprises, mais le manuscrit n’a jamais été exposé. (référence pour ce texte : Vendéens et Chouans)
Il fut imprimé une première fois en 1882 par l’abbé Augereau, curé du Boupère. Ce dernier jugea « qu’il valait mieux de pas y toucher et reproduire son style avec sa saveur native ». Henri Bourgeois le réédita en 1910 dans sa Vendée historique. La Société d’Émulation de la Vendée le reprit à son tour en 1993 dans un recueil de mémoires intitulé Les oubliés de la Guerre de Vendée, en indiquant dans la présentation qu’elle reproduisait le texte de 1910 « faute d’avoir pu retrouver le manuscrit ». L’association Vendée Militaire le publia enfin en 2013, dans la revue Savoir, à l’occasion d’une journée d’hommage à Pierre Devaud.
Pierre Devaud acheva la rédaction de ses mémoires en 1800, puis ajoutera un supplément sur ses campagnes de 1814 et 1815 après s’être établi à Féole, paroisse de Somloire. C’est là qu’il s’éteindra le 1er février 1826.
Son manuscrit commence par une dédicace au comte de Chambord, inédite dans les différentes versions publiées :
« Sire, que votre Majesté daigne me permettre de lui faire hommage de ce petit manuscrit qui m’a été donné par le fils aîné de Pierre Devaud (1) en 1854 pendant que je parcourais la Vendée pour y faire les cent vingt-cinq dessins de mon album vendéen… »
C’est en effet Tom Drake (2) qui signe à la fin de ces lignes datées de Poitiers le 20 avril 1878, soit quatre ans avant l’édition de l’abbé Augereau. Ce qui ne fait qu’ajouter à l’intérêt du document.
Le manuscrit a été proposé à la vente, sous le marteau de Me Valérie Régis, le mardi 20 mai 2014 à l’Hôtel des Ventes de la Vallée de Montmorency à Deuil-la-Barre (95). Inscrit au n°40 de ce catalogue de livres, gravures et cartes, il se présentait sous la forme d’un carnet (format 103 x 163 mm) dans une chemise de maroquin bleu orné de fleurs de lys. Son prix était estimé entre 1.200 et 1.500 euros.
Addendum de janvier 2015 : j’ai appris récemment qu’un des descendants directs de Pierre Devaud, résidant en Anjou, avait acquis ce manuscrit à un prix, m’a t’il déclaré, « bien supérieur à l’estimation ».
(1) Le fils aîné Pierre est né à Somloire en 1811 et y est décédé en 1859, au village de Féole où il avait succédé à son père comme agriculteur.
(2) Auteur de l' »Album Vendéen », paru en 1856, recueil de 125 lithographies sur les lieux et les hommes significatifs des Guerres de Vendée